C'est une première victoire pour Serge Atlaoui. Le Français condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie a été entendu ce mercredi dans le cadre d'un recours qu'il avait déposé. Et la cour administrative chargée d'examiner son cas a accepté d'entendre des experts judiciaires ou des témoins de la défense, le 26 mai.
Une avancée encourageante et significative pour le Français qui était, il y a quelques semaines encore, destiné à une exécution rapide. La justice administrative, qui avait jusque-là toujours refusé de se pencher de nouveau sur son cas, semble aujourd'hui vouloir prendre le temps d'entendre ses arguments.
Autre victoire, il n'y a visiblement plus d'urgence dans le cas Atlaoui pour les autorités indonésiennes. Début mai, le procureur général indonésien Tony Spontana semblait pressé de fixer le sort du Français, annonçant dans beaucoup de médias locaux qu'il serait exécuté «seul et rapidement» si son recours était refusé. Aujourd'hui, selon la correspondante de France Info sur place, il reste «très évasif lorsqu'on l'interroge sur le dossier».
Multiplier les procédures judiciaires
D’autant que l’étude de son cas pourrait prendre encore quelques semaines voire quelques mois. Les avocats du Français semblent déterminés à multiplier les procédures judiciaires pour, au mieux obtenir gain de cause, au pire retarder l’échéance. La cour administrative de Jakarta étudiait par exemple ce mercredi un appel du rejet d’examiner le refus de sa demande de grâce présidentielle.
Si la justice indonésienne semble prête à coopérer désormais, rien n'est pour autant gagné. Il reste difficile de comprendre cette «clémence» soudaine concernant Serge Atlaoui, alors que le pays a récemment durci le ton concernant le trafic de drogue, exécutant le 29 avril dernier 7 autres ressortissants étrangers.