Au moins trois militaires sont morts jeudi dans les affrontements qui ont opposé autour de la radio nationale burundaise les forces loyales au président Pierre Nkurunziza aux putschistes, au lendemain de la tentative de coup d’Etat contre le président burundais.
La radio et télévision nationale burundaise (RTNB) émet de nouveau jeudi en fin d'après-midi, son directeur général a annoncé sur ses ondes l'échec de l'offensive lancée par les troupes putschistes pour en prendre le contrôle aux forces fidèles au président Pierre Nkurunziza. «Nous avions pris la décision de suspendre les émission» quand la RTNB «a été attaquée par des militaires putschistes», a déclaré Jérôme Nzokirantevye. «Maintenant que les combats sont terminés, nous les reprenons. Ce sont toujours les soldats loyalistes qui contrôlent la RTNB».
En début d’après-midi, les putschistes regroupés derrière le général Godefroid Niyombare avaient lancé une nouvelle attaque contre les forces fidèles au président Nkurunziza postées autour de la radio et télévision nationale burundaise (RTNB) pour tenter de leur prendre le contrôle de ce bâtiment stratégique.
François Hollande a appelé «toutes les forces en présence à renoncer à toute violence et à prendre les mesures nécessaires pour que le processus électoral au Burundi puisse reprendre le plus vite possible, dans le respect de la Constitution et des accords d'Arusha», a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Le chef de l'Etat du Burundi, Pierre Nkurunziza, demeure le président «légitime» de ce pays d'Afrique en dépit de la confusion sur l'issue d'une tentative de coup d'Etat, ont de leur côté affirmé jeudi les Etats-Unis.
Le président burundais serait toujours en Tanzanie
Après des semaines de contestation populaire , l'ancien chef des renseignements burundais, le général Godefroid Niyombare a annoncé mercredi la destitution du président Nkurunziza, en déplacement à l'étranger. La présidence burundaise a aussitôt affirmé que le coup d'Etat, mené par un groupe de militaires «mutins», avait été «déjoué». Mais le général putschiste a assuré avoir le soutien de «beaucoup» d'officiers supérieurs de l'armée et de la police.
Dans la nuit, les deux camps ont chacun réaffirmé leurs positions, Prime Niyongabo revendiquant le contrôle de la «présidence» et le porte-parole des putschistes, le commissaire de police Vénon Ndabaneze, celui de l'aéroport.
Le président burundais se trouve toujours à Dar es Salaam en Tanzanie jeudi, affirme une source au sein de la présidence tanzanienne. Pierre Nkurunziza se trouvait dans la capitale économique tanzanienne pour un sommet régional consacré à la crise politique déclenchée dans son pays par sa candidature à un troisième mandat présidentiel.
Les manifestations contre l’éventualité d’un troisième mandat du chef de l’Etat, au pouvoir depuis dix ans, ont été marquées par de nombreuses violences qui ont fait une vingtaine de morts.