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Libération

Burundi : Pierre Nkurunziza réapparaît, les élections peut-être légèrement reportées

Contesté pour sa volonté de se présenter à un troisième mandat non prévu par la constitution, le président du Burundi est parvenu à contenir un coup d'Etat.
Des supporteurs du parti présidentiel, le 17 mai 2015 à Bujumbura (Photo AFP)
par AFP
publié le 17 mai 2015 à 13h13
(mis à jour le 17 mai 2015 à 18h32)

Pour la première fois depuis l’échec du coup d’État au Burundi, le président Pierre Nkurunziza est apparu publiquement ce dimanche à Bujumbura, à dix jours du début d’élections générales qui pourraient être légèrement reportées. Vêtu d’un costume bleu à manches courtes, l’air détendu et souriant, Pierre Nkurunziza s’est exprimé très brièvement devant la presse à son palais du centre de la capitale, serrant même la main de quelques journalistes. Il n’a cependant pas parlé des derniers événements politiques dans son pays.

C'est la première apparition officielle et publique de Pierre Nkrurunziza, quatre jours après la tentative de coup d'État qui a menacé de le renverser alors qu'il assistait en Tanzanie à un sommet régional sur la crise politique que connaît actuellement le Burundi. Depuis fin avril, le chef de l'État, au pouvoir depuis 2005, fait face à un mouvement de contestation populaire contre sa candidature à un troisième mandat pour la présidentielle du 26 juin, ceci alors que des élections législatives et communales sont théoriquement prévues dès le 26 mai.

Interrogé dimanche à ce sujet, un conseiller à la présidence, Willy Nyamitwe, a évoqué pour la première fois depuis le début de la crise un possible report, infime toutefois, du processus électoral : «ça s'est passé en 2005, ça s'est passé en 2010, pourquoi ça ne se passerait pas en 2015 si la Commission [électorale] trouve qu'on peut faire un glissement de deux au trois jours, d'une semaine...». Il revient à cette Commission (Céni) d'évaluer «si les conditions sont réunies pour la tenue des élections», a-t-il toutefois souligné, rappelant également les «délais» imposés par la Constitution pour éviter toute vacance du pouvoir.

Le report des élections est demandé par certains responsables de l'opposition, mais les manifestants exigent avant tout le retrait de la candidature du président. «Nous essayons d'évaluer la situation (...), en tout cas l'idée de glisser les élections communales et législatives n'est pas exclue», a commenté le porte-parole de la Céni, Prosper Ntahorwamiye. La «décision définitive» sera annoncée «dans le courant de cette semaine».