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Histoire

L'Arabie Saoudite recrute des bourreaux

Le royaume saoudien recherche huit nouveaux bourreaux pour faire face à la hausse des condamnations à mort, qui se font en général par décapitation au sabre et en public.
Une manifestation d'Amnesty International contre la condamnation du blogueur saoudien Raef Badaoui, fin janvier, devant l'ambassade saoudienne à Berlin. (Photo Tobias Schwarz. AFP)
publié le 19 mai 2015 à 11h05

L'Arabie Saoudite recrute : le royaume recherche huit nouveaux bourreaux pour faire face à la hausse des condamnations à mort. Aucune compétence, formation ni expérience particulière ne sont requises pour le poste, qui consiste principalement à administrer la mort par décapitation, précise l'offre publiée lundi sur le site de recrutement du service public saoudien.

Les bourreaux pourront aussi être amenés à effectuer des amputations et pratiquer des coups de fouet sur des personnes condamnées pour des infractions moins graves, rapporte le New York Times. L'annonce, téléchargeable en PDF (en arabe), précise que les futurs salariés commenceront au plus bas de l'échelle des salaires des fonctionnaires religieux.

Au moins 90 exécutions en 2014

L'Arabie Saoudite, qui applique la charia (la loi islamique), est régulièrement pointée par les organisations de défense des droits de l'homme pour ses exécutions de condamnés à mort, qui se font en général par décapitation au sabre et en public.

Le royaume saoudien était le troisième pays pratiquant le plus d'exécutions capitales en 2014, après la Chine et l'Iran, et devant l'Irak et les Etats-Unis, d'après Amnesty International. Au moins 90 personnes ont été exécutées dans le royaume l'année dernière selon l'association. La peine capitale est de plus en plus pratiquée : d'après Human Rights Watch, 85 exécutions ont eu lieu depuis le 1er janvier 2015, dont une dimanche dernier.

38 des personnes exécutées cette année, dont l'homme décapité dimanche, avaient été condamnées pour trafic de drogue. Le meurtre, le viol, l'apostasie, le trafic d'armes et le vol à main armée sont également passibles de la peine capitale.

Les autorités saoudiennes n'ont pas donné d'explication quant à cette hausse du nombre d'exécutions, mais des diplomates l'attribuent au recrutement de nouveaux magistrats, qui peuvent désormais juger davantage d'affaires en appel.