Plus de 5 000 migrants ont été secourus en Méditerranée depuis vendredi, selon Frontex, l'agence européenne chargée de surveiller les frontières extérieures de l'espace Schengen. Parmi lesquels 17 corps sans vie ont été retrouvés et débarqués en Sicile, à Augusta. 5 000 arrivées, cela représente «la plus grande vague d'immigrants vue en 2015», a indiqué le directeur exécutif de Frontex, le Français Fabrice Leggeri.
Les migrants doivent être débarqués dans neuf ports italiens. L’opération de secours qui a débuté vendredi était encore en cours dimanche, avec cinq sauvetages concernant 500 personnes. Au total, depuis vendredi, 25 bateaux partis de Libye chargés de migrants, à la faveur d’une mer calme, faisaient l’objet de cette mission de secours. Des navires britanniques, maltais, belges et italiens, ainsi que des avions islandais et finlandais y participent. Des navires marchands allemands, danois et irlandais s’y sont joints.
Hausse de 870% des arrivées en Grèce en avril
Depuis le début de l'année, plus de 45 000 migrants ont débarqué en Italie, et 1 800 environ sont morts pendant la traversée. Ces arrivées sont comparables à celles de l'an dernier en Italie (41 243 arrivées entre le 1er janvier et le 31 mai 2014), mais le nombre de morts a nettement augmenté.
C’est en Grèce en revanche que les arrivées ont bondi : elles ont triplé au premier trimestre par rapport à la même période de 2014, et en avril, elles ont augmenté de 870%, selon des chiffres de la section grecque du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugies (UNHCR) cités par l’AFP.
On attend toujours la réponse des Européens face à cette situation. Mercredi, la Commission européenne a demandé aux Etats membres de l’UE de prendre en charge 40 000 demandeurs d’asile originaires de Syrie et d’Erythrée arrivés en Italie et Grèce. Mais de nombreux Etats, dont la France, traînent des pieds.
Seule l'Italie, en première ligne, semble réagir avec humanité. Samedi, le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a réitéré sa promesse de renflouer le chalutier qui a coulé avec 800 migrants à bord en avril, le pire drame des dernières décennies en Méditerranée. Renzi veut récupérer les corps des victimes et empêcher l'Europe d'«enfouir sa conscience à 387 mètres de profondeur». Il reste du boulot.