Les hélicoptères de fabrication russe du régime syrien ont à nouveau semé la mort ce week-end dans la province d’Idlib, presque totalement aux mains des forces rebelles et de la branche d’Al-Qaeda, tuant près de vingt personnes. Les hélicoptères ont aussi ravagé la zone septentrionale d’Alep, notamment Al-Bab et son marché. Cette ville située à environ 35 km au nord-est d’Alep, sur la route de la frontière turque, est tenue par l’Etat islamique (EI). Plus de 70 personnes ont été tuées, dont de nombreux enfants.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), «il s'agit d'un des plus grands massacres commis par l'armée de l'air du régime depuis le début de l'année». Un massacre dénoncé de son côté par la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants couvrant la guerre en Syrie depuis 2011. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, s'est dit «horrifié par cette dernière attaque menée par le régime d'Al-Assad. Il s'agit d'une preuve choquante supplémentaire sur les méthodes horribles et sans discernement utilisées par le régime pour tuer et blesser des civils innocents, dont des enfants». Le régime fait un recours systématique aux barils d'explosif qui ont déjà fait des centaines de morts dans la province d'Alep depuis le début de l'année. Le recours à cette arme est régulièrement dénoncé par les ONG car il tue de manière aveugle.
La ville divisée depuis 2012
Les forces du régime ont commencé en 2013 à larguer à Alep ces bombes remplies de puissants explosifs et de ferraille. La ville est divisée depuis 2012 entre l’Est, aux mains des insurgés, et l’Ouest, contrôlé par le régime. Mais, dans la province du même nom, le régime ne contrôle que quelques secteurs, le reste étant aux mains des rebelles de l’EI. Ces derniers ont également pris possession il y a dix jours de Palmyre, à 250 km au nord-est de Damas. Samedi, selon l’OSDH, les jihadistes ont fait exploser la prison, la plus grande de Syrie, qui constituait un symbole de la répression du régime depuis les années 1980. Les prisonniers avaient été transférés ailleurs avant la prise de la ville.
Accident meurtrier à Qamichili
Par ailleurs, dans l'extrême nord-est de la Syrie, dans la zone kurde, dimanche, 25 personnes, essentiellement des enfants, ont été tuées et 30 blessées dans l'incendie accidentel d'une petite clinique dans la ville de Qamichili. Selon la télévision d'Etat syrienne, qui a relayé l'information, «25 civils ont été tués et 30 blessés, pour la plupart des enfants, lorsqu'un réservoir de carburant a explosé à la clinique Maysalun à Qamichli», a ainsi indiqué la chaîne d'Etat.
Citant un responsable local de police, l'agence de presse officielle Sana a, de son côté, rapporté qu'un «feu de branches s'est propagé à un réservoir de carburant, ce qui a causé une explosion et un épais nuage de fumée noire». Qamichli, ville frontalière avec la Turquie, est contrôlée pour moitié par le régime syrien, l'autre partie étant aux mains de différentes forces kurdes. La ville a été relativement épargnée par le conflit qui ravage le pays depuis 2011.