En remportant cinq régions, Matteo Renzi a atteint l’objectif qu’il s’était fixé de décrocher au moins quatre présidences sur les sept qui étaient en jeu. Mais c’est une victoire en demi-teinte. Car non seulement le Parti démocrate (PD) recule presque partout, loin des 41% obtenus l’an dernier aux européennes, mais la Ligurie, considérée comme un bastion progressiste, tombe à droite.
A Gênes, la candidate démocrate Raffaella Paita a été battue par le porte-parole de Silvio Berlusconi, Giovanni Toti. Le chef du gouvernement a attribué ce revers à l’aile gauche du Parti démocrate, qui a fait scission, critiquant ses réformes jugées trop libérales et sa gestion des affaires publiques considérée trop personnelle.
Dans l'entourage de Renzi, où l'on répète à l'envi que «5 victoires contre 2, c'est un excellent résultat», on explique aussi ce vacillement par les polémiques autour de la réforme scolaire contestée par les enseignants et par la figure de certains candidats, notamment le maire de Salerne, Vincenzo De Luca, élu à la présidence de la région Campanie malgré une condamnation en première instance pour «abus de pouvoir». Au bout du compte, c'est la stratégie de Matteo Renzi qui a dévissé au cours de ces régionales partielles. Le jeune Toscan a fait le pari de recentrer le Parti démocrate, en acceptant de perdre une petite partie de l'électorat de gauche pour séduire, avec ses réformes, les modérés qui votaient auparavant pour le centre-droit.
Cette politique avait fait merveille l’an passé. Elle a subi dimanche un petit coup d’arrêt. Renzi a en tout cas averti que le sort de son gouvernement n’était pas lié au résultat des régionales. Cela ne devrait pas non plus entamer sa volonté réformatrice, d’autant qu’il reste l’homme politique italien le plus populaire et n’a, pour l’heure, pas d’alternative à sa mesure.