Il y a tout juste deux ans, Edward Snowden révélait comment les Etats, les Etats-Unis au premier chef, piétinaient le droit des citoyens à la vie privée. Le monde entier était potentiellement surveillé et chacun un suspect éventuel. Il n'y avait plus de «Je ne crains rien car je n'ai rien à me reprocher» qui vaille. Certains spécialistes savaient que ces systèmes étaient à l'œuvre. Snowden a révélé l'ampleur de leur utilisation et permis une prise de conscience. Sans lui, nous n'aurions peut-être jamais su la puissance de ces systèmes. Si nous pouvons expliquer à nos lecteurs et à ceux qui nous gouvernent pourquoi ces dispositifs de surveillance extraordinairement puissants sont contraires à la démocratie et inefficaces, c'est grâce à Edward Snowden.Si nous pouvons commencer à nous protéger de ces dispositifs intrusifs, c'est grâce à Edward Snowden.
Au moment où les autorités des Etats-Unis vont très légèrement encadrer les moyens de surveillance, une prise de conscience du gouvernement français serait salutaire : refuser de gouverner par la peur, donner plus de temps au débat, être attentif à des opposants qui ne demandent que des garanties réelles face à un système de surveillance surpuissant et liberticide sont les gestes d’un pouvoir à l’écoute des citoyens. Et si le gouvernement accordait une protection à Snowden, ce serait conforme à cet esprit du 11 Janvier qu’il ne cesse de brandir. Et de bafouer.