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Les gens

Le président soudanais joue à chat avec la CPI en Afrique du Sud

La justice sud-africaine a décidé d'empêcher Omar el-Béchir de quitter le pays alors qu'il participe à un sommet de l'Union africaine à Johannesburg.
Le président soudanais Omar el-Béchir entouré du président du Congo et d'un représentant sahraoui dimanche 14 juin, lors de la photo officiel du sommet pour l'Union africaine. (Photo Gianluigi Guercia. AFP)
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publié le 14 juin 2015 à 16h38

Le président soudanais, Omar el-Béchir, se trouve au sommet de l’Union africaine à Johannesburg depuis dimanche. Profitant de sa présence en Afrique du Sud, la Cour pénale internationale (CPI) a demandé son arrestation. En attendant une décision, la justice a décidé d’empêcher le Président de quitter le territoire.

El-Béchir a posé au milieu des autres chefs d’Etats africains dimanche. Le gouvernement soudanais a par ailleurs assuré que la visite se déroulait normalement et qu’il retrouverait Khartoum une fois le sommet terminé, faisant fi des menaces de la justice et de la CPI.

Le président de l'Assemblée des Etats parties à la CPI, Sidiki Kaba, a «appelé l'Afrique du Sud, qui a toujours contribué à renforcer la Cour, à n'épargner aucun effort pour assurer l'exécution des mandats d'arrêt» contre El-Béchir, dans un communiqué publié samedi soir.

En attendant la décision des autorités sur cette requête de la CPI, la justice sud-africaine décidait d’empêcher El-Béchir de quitter le territoire. Une décision qui ne semble pas inquiéter outre mesure le gouvernement soudanais.

Omar el-Béchir a été réélu à la tête du Soudan en avril avec 94% des voix, au terme d'une élection boycottée par ses adversaires et critiquée à l'étranger. Il est poursuivi par la CPI depuis 2009 pour crimes de guerre et crime contre l'humanité. En 2010, la Cour avait ajouté l'accusation de génocide. Depuis cette date, il évite tant qu'il le peut les pays ayant rejoint la CPI. Celle-ci a néanmoins baissé les bras sur les accusations de crimes de guerre en fin d'année dernière, critiquant la passivité des Nations unies sur la question.