Il y a pensé souvent, sans jamais sauter le pas. Après deux décennies d’atermoiements, le richissime et excentrique Donald Trump est depuis mardi officiellement candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016. Une annonce effectuée à Manhattan, dans le lobby de sa Trump Tower, luxueux gratte-ciel de 68 étages sur la célèbre Cinquième avenue et emblème de son empire immobilier.
Donald Trump ne s'en cache pas : il est immensément riche, avec une fortune de près de 9 milliards de dollars (8 milliards d'euros). «Je ne ferai pas appel aux lobbyistes, ni aux donateurs, je n'en ai pas besoin.» Comme une sorte de réponse à cette déclaration d'Hillary Clinton, samedi, dans son premier discours de campagne : «La démocratie ne peut pas être seulement au service des milliardaires et des entreprises.»
Se présentant comme la personne la plus «successful» ayant jamais brigué la présidence des Etats-Unis, Trump brandit sa réussite professionnelle comme un remède miracle aux maux de l'Amérique. «Malheureusement, le rêve américain est mort», déplore-t-il, promettant de «rendre l'Amérique à nouveau grande», son slogan de campagne. «Je serai le plus grand président de l'emploi que Dieu ait jamais créé», conclut-il.
Au cours de son discours, le milliardaire s'en est pris pêle-mêle à la Chine, aux immigrés latinos et à Barack Obama, dont il a longtemps mis en cause le lieu de naissance et la nationalité américaine. «A quand remonte la dernière fois que nous avons battu la Chine, dans un accord commercial ? s'est-il interrogé. Ils nous tuent. Moi, je bats la Chine à tous les coups.» Celui qui qualifie le changement climatique de «supercherie» promet également d'abroger l'Obamacare, la réforme de la santé du président démocrate.
Agé de 69 ans, Donald Trump est le douzième candidat déclaré à la primaire républicaine. Ses chances d’être investi sont toutefois infimes, tant sa popularité est faible, y compris au sein de son propre camp.