Menu
Libération

Pourquoi l’union nationale palestinienne a été un leurre

publié le 17 juin 2015 à 19h56

Mahmoud Abbas l'avait annoncé il y a quelques jours : le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a remis mercredi la démission de son gouvernement. Créé le 2 juin 2014 dans le cadre du «processus d'union nationale» entre le Fatah et le Hamas, ce cabinet était composé de technocrates ayant l'aval des deux partis. Objectif ? Représenter la Cisjordanie et la bande de Gaza enfin réunies sous la même bannière mais - et surtout - préparer de nouvelles élections, législatives et présidentielle. Il n'en a rien été car l'union nationale est un leurre. Indépendamment du blocus de la bande de Gaza mis en place par Israël et l'Egypte, le Hamas au pouvoir dans cette enclave a toujours refusé de voir venir l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah (Cisjordanie), dans son pré carré.

L’organisation islamiste a continué à mener sa propre politique étrangère, à prélever ses propres taxes. Elle a gardé le contrôle de services de sécurité locaux, de sa branche armée, ainsi que de l’administration mise en place après son putsch de juin 2007. Le Hamas a continué à persécuter les Gazaouis restés fidèles au Fatah.

A contrario, en Cisjordanie, la traque des supporteurs de l'organisation islamiste par le renseignement de l'Autorité palestinienne inféodés au Fatah ne s'est jamais interrompue. Selon l'ONG Palestinian Human Rights Monitor (PHRM), les arrestations arbitraires, les détentions sans procès et la torture sont autant pratiquées à Ramallah qu'à Gaza. Les médias contrôlés par le Hamas accusent Mahmoud Abbas de «se comporter en dictateur», alors qu'à Ramallah, ceux liés à l'Autorité palestinienne dénoncent l'«extrémisme» et l'«irresponsabilité» du Hamas.