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Libération
Décryptage

Le désert nigérien, l’autre tombeau des migrants africains

publié le 18 juin 2015 à 19h56

Le Niger vient de faire deux découvertes macabres dans son désert. Vendredi, une patrouille militaire a trouvé un premier convoi, près d’Arlit. Les corps de 18 migrants s’y trouvaient, probablement morts dans l’accident du camion qui les transportait, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Lundi, près de Dirkou, ce sont les restes de 30 migrants qui ont été retrouvés.

Qui sont ces migrants ?

Selon les papiers d’identité retrouvés sur les corps du premier convoi, les migrants venaient du Mali, de Côte-d’Ivoire, du Liberia, de Centrafrique, du Burkina Faso et du Sénégal. Ils étaient en route vers l’Algérie. Ceux de l’autre convoi, venus du Burkina Faso et du Sénégal, se rendaient sans doute en Libye.

Pourquoi passent-ils par le Niger ?

«Le Niger, du fait de sa position géostratégique, la porosité de ses frontières et la difficulté de contrôler l'ensemble de ce vaste territoire, a toujours été un pays d'origine, de transit et de destination des migrants», constate Paloma Casaseca, de l'OIM. Le flux semble avoir augmenté ces derniers mois.

Combien de migrants meurent chaque année dans le Sahara ?

«Seulement» 50 victimes ont été recensées dans la région, en 2014, mais, tous les corps n'étant pas recensés, le nombre réel est sans doute bien plus élevé. Selon le blog Fortress Europe, qui recense les morts avérées de migrants sur ce chemin pour l'Europe, au moins 1 790 ont péri dans le Sahara entre 1996 et 2014.