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Libération
Analyse

A Saint-Pétersbourg, un forum économique très politique

publié le 19 juin 2015 à 20h36

On appelle «Davos russe» le Forum économique de Saint-Pétersbourg, mais ce surnom, qui avait du sens à l'époque où le PIB de la Russie affichait quelque 10% de croissance, en a perdu depuis que son économie est entrée en quasi-sommeil sous le double coup de la baisse du prix du pétrole et des sanctions internationales imposées pour la punir de son attitude à l'encontre du voisin ukrainien. La 19e édition du Forum de Saint-Pétersbourg, qui se termine ce samedi, est donc un événement plus politique qu'économique.

Pour la Russie, l’unique enjeu a été de montrer au monde qu’elle n’est pas frappée par ces sanctions et qu’elle n’est pas isolée sur le plan diplomatique.

Ainsi, plusieurs accords ont été signés, mais il s’agit de protocoles d’entente. Ce sommet économique se tient dans un contexte très particulier, à quelques jours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE qui doit avaliser le renouvellement jusqu’en janvier des mesures limitant l’accès aux marchés financiers de cinq grandes banques russes, trois firmes pétrolières et trois entreprises d’armement russes autorisées mercredi dernier par les ambassadeurs européens réunis à Bruxelles. Alors qu’il aurait suffi d’une voix pour faire capoter la mesure, aucun pays ne s’est opposé à la reconduction des sanctions, qui de plus bannit du territoire européen un certain nombre de personnalités russes. Pas même la Grèce, dont le Premier ministre Aléxis Tsípras a été l’invité d’honneur du Forum de Saint-Pétersbourg.