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Libération

Gaza : l’ONU accuse l’armée israélienne et des groupes palestiniens de crimes de guerre

publié le 22 juin 2015 à 20h06

Les conclusions de l'ONU sont accablantes pour Israël et les groupes armés palestiniens. Dans un rapport publié lundi, la commission d'enquête indépendante sur l'opération menée par l'armée israélienne durant l'été 2014 dans la bande de Gaza affirme que les différentes parties sont responsables de violations du droit international, certains pouvant même être considérées comme des «crimes de guerre».

Baptisée «Bordure protectrice», l’opération israélienne a duré près de sept semaines. Au total, 2 140 Palestiniens, dont 1 462 civils, ont été tués. Côté israélien, 73 personnes, dont 67 soldats ont perdu la vie. La disproportion du bilan tient à la puissance de feu israélienne. Tsahal a effectué 6 000 frappes aériennes et tiré environ 50 000 obus d’artillerie et de chars.

La commission a examiné dans les détails 15 attaques, durant lesquelles ont péri 115 enfants, soit plus de la moitié des victimes, et 50 femmes. Elle remarque que la plupart des frappes ont été menées en début de soirée, à l'aube, ou durant la nuit, lorsque les familles sont réunies. «Il est possible de conclure qu'un commandant [israélien, ndlr] raisonnable savait qu'une telle attaque allait probablement causer un grand nombre de victimes civiles et des destructions considérables», affirme le rapport. L'ONU critique la tactique israélienne, non systématique, consistant à frapper une première fois le toit d'un bâtiment, souvent grâce à un tir de drone, pour avertir les résidents avant le largage d'une bombe. Selon l'ONU et des ONG, seules trois à cinq minutes séparent les frappes : trop court pour permettre l'évacuation d'immeubles où résident des familles et des personnes âgées ou handicapées.

Les enquêteurs blâment également les groupes palestiniens, dont les brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, la formation au pouvoir dans la bande de Gaza. Ils ont, eux, tiré près de 4 900 roquettes et 1 800 obus de mortiers. Les roquettes, peu précises, visaient principalement des villes israéliennes et entendaient «semer la terreur» parmi la population. Environ 250 ont par ailleurs explosé à Gaza suite à des erreurs de tirs, causant parfois des victimes. La commission dénonce également les exécutions sommaires de 21 Palestiniens, dont une femme, accusés d'être des espions à la solde d'Israël.