Samedi, des dizaines de milliers de personnes défilent à Londres pour la Gay Pride annuelle. Alors qu'elle quitte son travail pour rentrer chez elle, la journaliste Lucy Pawle croise une partie du défilé qui attire son attention. Damned, rien de moins qu'un drapeau de l'Etat Islamique au milieu des rainbow flags !

N'écoutant que son sens du devoir, Pawle prend alors des photos de la chose avec son smartphone et informe illico son employeur principal, CNN International – elle pige aussi pour le Guardian et The Economist, après avoir été correspondante au Caire- qui se jette sur cette info capitale, lui proposant un duplex téléphonique pour décrypter ses photos, et faisant même intervenir en plateau un analyste spécialiste de la sécurité.

Seul souci : sur le drapeau en question, qui reprend effectivement bien les codes visuels de celui de l’EI, ce n’est pas de l’arabe qu’on peut y lire, mais bien des sex-toys dessinés (vibromasseur, plug anal, godemiché, etc.). Le drapeau, satirique, utilise les codes des barbares pas vraiment gay-friendly pour prôner le plaisir à donner et recevoir.

Sur son compte Twitter, la journaliste à l’origine de cette bévue qui ridiculise une fois de plus CNN s’est contentée de retweeter quelques messages sur la vraie nature du drapeau, effaçant les tweets dans lesquels elle affirmait avoir aperçu un drapeau de l’EI en plein Londres. Un coup d’œil sur son profil permet d’ailleurs de remarquer qu’elle n’est pas tombée dessus par hasard : elle l’a découvert via les photos tweetés par d’autres manifestants, à l’image de celle-ci, qui en avait clairement compris la nature parodique:

Ce même compte Twitter a d'ailleurs partagé une photo tout aussi décalée, celle du «char de Poutine» :

De quoi se dire qu’on n’est pas passés loin d’un duplex sur CNN annonçant la venue surprise du président Russe en pleine marche des fiertés londonienne.