Cette fois, une chose est parfaitement claire depuis qu’Aléxis Tsípras a appelé le peuple grec à se prononcer sur les propositions faites par l’Union européenne pour sortir de la crise : deux modèles irréconciliables s’affrontent et des bouleversements politiques inattendus pourraient en sortir.
Il importe peu de savoir qui a raison et qui a tort quand Juncker ou Varoufakis reportent sur l’autre la responsabilité du clash. L’Europe voit s’effondrer ce qui a été si difficile à construire : en arrêtant les discussions, la BCE et la Commission européenne laissent le peuple décider seul de l’avenir de tous. L’irresponsabilité des dirigeants européens est patente. Et après ? Tous les défauts de paiements observés dans l’histoire récente ont débouché sur des bouleversements politiques majeurs. Le défaut argentin annonce l’émergence du bolivarisme, le défaut russe installe Vladimir Poutine quand la résolution de la question de la dette allemande en 1953 ouvrait la voie à une Europe communautaire.