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Burundi : les élections législatives et communales se sont déroulées dans un climat de tension

Les premiers résultats du scrutin, contesté par la communauté internationale et qualifié de «parodie» par l'opposition, devraient être connus ce mardi ou mercredi.
Un centre de dépouillement à Bujumbura. (Photo Marco Longari. AFP)
publié le 30 juin 2015 à 11h22

Ni l'importante réprobation internationale ni le boycott de l'opposition dénonçant une «parodie d'élections» ni le total affaissement de la Céni (Commission électorale) n'ont empêché le pouvoir burundais d'organiser lundi les scrutins législatifs et communaux. En fin de journée lundi, à la fermeture des derniers bureaux de vote et au commencement du dépouillement, la Céni n'a pas pu donner une estimation de la participation. Son porte-parole a annoncé que les résultats provisoires du scrutin communal seront connus ce mardi ou mercredi; les premiers résultats des législatives devraient tomber mercredi. «Pour nous, il n'y a pas d'élections», a résumé Pacifique Nininahazwe, un des leaders de la société civile opposé au troisième mandat que compte briguer le président Pierre Nkurunziza le 15 juillet.

Selon plusieurs témoins, la participation à Bujumbura, la capitale, a tourné autour de 5 à 10 % dans les centres de vote de quartiers anti-Nkurunziza, mais était bien plus élevée dans les quartiers acquis au président. Les pro-Nkurunziza se sont flattés toute la journée d’une participation massive. Répression, intimidations, presse muselée : tel est le climat dans lequel doit se dérouler le scrutin présidentiel, prévu le 15 juillet

Schématiquement, les quartiers qui sont à la pointe des manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont connu une très forte abstention. Dans ces quartiers, les électeurs ont répondu aux mots d’ordre de l’opposition et de la société civile. La veille du scrutin avait été ponctuée d’explosions de grenades et de tirs nourris. Ce climat d’insécurité a forcé aussi bon nombre d’électeurs à se retrancher chez eux.

En revanche, dans les quartiers qui n’ont pas manifesté du tout, on a voté tôt. A la mi-journée, le taux de participation tournait autour de 45 % et le soir, il oscillait entre 60 et 70 %, selon plusieurs responsables de bureaux de vote.