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Libération
EDITORIAL

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publié le 30 juin 2015 à 19h56

Depuis le temps que «notre maison brûle», on pourrait s'attendre à ce que plus personne ne regarde ailleurs. Et que l'urgence climatique s'impose à tous. Or, l'expérience montre que les chefs d'Etat ont bien souvent d'autres priorités que celle de sauver les meubles des flammes. Les COP (conférences annuelles des parties sur le climat) se suivent et se ressemblent : des exhortations, des déclarations d'intention à la pelle, mais peu d'accords contraignants et de résultats concrets, diplomatie oblige. Les progrès sont indéniables depuis le fameux discours de Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002, mais, objectivement, le changement est très lent, les choses progressent par tout petits paliers, si petits qu'on les remarque à peine. La COP 21, qui réunira en décembre à Paris les principaux maîtres du monde ou leurs représentants, ne devrait pas faire exception. Mais cela ne veut pas dire que, sur le terrain, il ne se passe rien. Au contraire, c'est là où ça bouge le plus. Beaucoup ont compris, à travers le monde, qu'il ne fallait pas attendre que l'exemple vienne «d'en haut». Les villes notamment, qui se trouvent en première ligne dans la lutte contre le changement climatique puisqu'elles réuniront, en 2050, 75% des habitants de la planète ! Profitant du Sommet mondial climat et territoires qui se déroule ces jours-ci à Lyon, nous avons voulu expertiser dix villes particulièrement innovantes. Là, les changements peuvent être spectaculaires et l'effet d'entraînement aussi. Au fil des exemples, la ville idéale de demain s'esquisse : zéro voitures, zéro déchets (ou alors «énergisés»), éclairée au renouvelable et truffée de potagers. Utopique ? Plus tant que ça, c'est là la bonne nouvelle. Cela prendra juste du temps.