C'était moins une. La Grèce a remboursé ce mardi des créances japonaises afin d'éviter que les marchés ne lui tournent le dos. «La réception de la somme de 20 milliards de yens (148 millions d'euros) a été confirmée ce matin», a indiqué un porte-parole de la mégabanque nippone Mizuho Financial Group, administrateur des obligations. Ces titres de dette avaient été émis par l'Etat grec il y a exactement 20 ans dans la devise nippone, et vendus à des investisseurs privés.
Ils représentent une somme négligeable comparée au montant total de la dette grecque (près de 312 milliards d’euros, soit 177% du produit intérieur brut du pays), mais leur remboursement revêtait une importance capitale.
«Si la Grèce échouait à rembourser des investisseurs privés, elle serait jugée en faillite», ce qui la priverait d'accès aux marchés pour se financer, explique Sayuri Ito, de l'institut de recherche NLI, contacté à Tokyo. «Si de nouvelles obligations samouraï étaient émises maintenant, seuls les investisseurs dotés d'une tolérance élevée au risque achèteraient», a-t-elle toutefois ajouté.
Une somme négligeable comparée à la dette totale
Au terme de près de 48 heures de négociations, la Grèce a conclu lundi avec les autres pays de la zone euro un accord ouvrant certes la voie à un nouveau plan d’aide massif mais ne lui accordant aucun argent frais dans l’immédiat. Dans ces conditions, la Grèce a de nouveau fait défaut sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) en n’honorant pas un remboursement de 456 millions d’euros qui était dû lundi.
Athènes avait déjà manqué le 30 juin un premier remboursement de 1,5 milliard d’euros, devenant ainsi le premier pays industrialisé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI. La Grèce fait face à d’autres échéances cruciales dans les semaines à venir. Elle doit notamment rembourser d’ici au 20 juillet près de 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE), qui maintient les banques hellènes en vie grâce à des prêts d’urgence dans l’attente d’une aide transitoire.