Dans un texte diffusé mercredi à l’occasion de la fin du ramadan, le chef légendaire des talibans afghans, le mollah Omar, est intervenu pour donner son accord à des pourparlers de paix avec le gouvernement de Kaboul.
Le mollah Omar n’était-il pas mort ?
Pour bon nombre d’observateurs, le religieux borgne, supposé se cacher dans les zones tribales pakistanaises ou à Karachi depuis la défaite de son mouvement en 2001, est mort depuis plusieurs années. En publiant une biographie du religieux pachtoun et en lui faisant accorder sa bénédiction au futur dialogue de paix, dont on ne sait quand il commencera, ses partisans accréditent l’idée qu’il est toujours aux commandes de la «guerre sainte» et de la rébellion. Or, cela ne signifie pas pour autant qu’il est bien vivant puisque les deux documents ne sont accompagnés d’aucune vidéo ou enregistrement audio.
Un appel à la fin de la guerre sainte ?
Le supposé message du mollah Omar reste ambigu : il ne décrète pas la fin de la guerre sainte contre le gouvernement de Kaboul et l'Otan qui le soutient, mais il donne son assentiment à un possible dialogue, estimant que cela ne va pas à l'encontre de ses «préceptes religieux». Aujourd'hui, les talibans afghans et les groupes concurrents qui se sont placés sous l'autorité du charismatique Irakien Abou Bakr al-Baghdadi se mènent une guerre fratricide d'autant plus meurtrière qu'ils sont en concurrence idéologique et qu'ils recrutent grâce à une publicité fondée sur l'extrême violence. Le mollah Omar prêche la possibilité de la paix en même temps que la guerre sacrée. Le calife irakien livre, lui, un message plus simple : guerre à outrance et aucune discussion.