Au moins 30 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées lundi dans la ville turque de Suruç, près de la frontière syrienne, lors d’un attentat suicide qui, selon les autorités turques, pourrait avoir été commis par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Si la paternité de l’attentat était confirmée, cette attaque serait la première survenue sur le sol turc. L'EI contrôle depuis plus d’un an d’importantes parties des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.
L’explosion, très forte, s’est produite aux environs de midi heure locale dans le jardin d’un centre culturel de Suruç, où résidait un important groupe de jeunes militants de gauche et prokurdes qui souhaitaient participer à la reconstruction de Kobané, de l’autre côté de la frontière.
Un premier bilan du ministère de l’Intérieur turc faisait état de 27 tués et d’une centaine de blessés hospitalisés, insistant sur le caractère provisoire du bilan, porté ensuite à 28 morts, puis à 30.
«L'explosion a été provoquée par un attentat suicide», a précisé un responsable du bureau du Premier ministre turc sous couvert d'anonymat, ajoutant que les autorités turques avaient «de fortes raisons» de croire que cette attaque terroriste avait été perpétrée par le groupe EI.
Une autre attaque à la voiture piégée à Kobané
Peu après cette première explosion, une autre attaque à la voiture piégée a visé un barrage de sécurité établi par les milices kurdes dans le sud de Kobané, de l’autre côté de la frontière, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
«Un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobané. Deux combattants kurdes ont été tués par l'explosion», a déclaré Rami Abdel Rahman, le directeur de cette ONG qui dispose d'un très large réseau d'informateurs sur le territoire syrien.
Cette attaque quasi-simultanée côté syrien «renforce nos suspicions» envers le groupe Etat islamique, a indiqué le responsable turc.
L’attentat suicide intervient quelques semaines après le renforcement par les autorités turques de son dispositif militaire à la frontière syrienne, au lendemain de la victoire remportée par les milices kurdes de Syrie face aux combattants jihadistes dans la bataille pour le contrôle d’une autre ville frontalière syrienne, Tall Abyad.