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Libération

La Grèce demande une nouvelle aide au FMI

Quel avenir pour la Grèce ?dossier
Le gouvernement dominé par le parti de gauche radicale Syriza souhaitait au départ se passer dans tout nouveau plan d’aide du FMI.
De gauche à droite, le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem serre la main du nouveau ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos, à côté du ministre de l'Economie et des Finances français Michel Sapin. (Photo John Thys. AFP)
par AFP
publié le 24 juillet 2015 à 20h28
(mis à jour le 24 juillet 2015 à 21h19)

Le ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos a officiellement demandé l’aide du Fonds monétaire international (FMI), un pas de plus dans les négociations pour un nouveau sauvetage de la Grèce, dans une lettre rendue publique vendredi.

Se pliant à une demande formulée le 13 juillet lors d'un sommet sous haute tension par les autres Etats de la zone euro, Euclide Tsakalotos écrit : «Nous voulons vous informer que nous demandons un nouveau crédit» au FMI. Le gouvernement grec dominé par le parti de gauche radicale Syriza souhaitait au départ se passer dans tout nouveau plan d'aide du FMI, considéré comme trop partisan de la rigueur.

«Chère directrice générale du FMI»

Formellement, l'aide du Fonds à la Grèce court encore jusqu'au printemps 2016, et une nouvelle demande n'était pas nécessaire. Le courrier d'Euclide Tsakalotos à Christine Lagarde, qui commence par «Chère directrice générale du FMI», et qui rappelle que la Grèce s'est «engagée à mettre en oeuvre un certain nombre de politiques» visant à soutenir ses finances publiques et à ramener la croissance, apparaît donc surtout comme un geste de bonne volonté politique. La lettre est publiée alors que le processus de négociation d'un troisième plan d'aide semblait patiner vendredi.

Alors qu’Athènes a déjà validé plusieurs étapes, notamment deux votes sur des réformes qui ont coûté une partie de sa majorité parlementaire au Premier ministre Alexis Tsipras, le flou subsistait sur l’arrivée dans le pays de hauts fonctionnaires de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI.

L'équipe chargée d'évaluer l'économie grecque et les réformes engagées, qui n'avait plus mis les pieds depuis près d'un an en Grèce en raison d'une hostilité grandissante envers cette «troïka», est attendue «dans les prochains jours». Une source ministérielle grecque avait annoncé son arrivée vendredi, mais d'autres sources proches du dossier ont évoqué des problèmes «logistiques». «On discute encore du lieu car il faut trouver un endroit accessible, près des ministères», a souligné l'une d'elles.

Le principe d'un plan d'aide accepté dans la douleur

L’enjeu de ce nouveau cycle de réunions est la finalisation, d’ici au 20 août au plus tard, du troisième plan d’aide dont le principe a été accepté dans la douleur le 13 juillet. La Grèce, dont les caisses sont vides, doit rembourser plus de trois milliards d’euros à la BCE le 20 août, puis 1,5 milliard au FMI en septembre.

Le calendrier va être serré. Il s’agit de définir des actions prioritaires à mettre en oeuvre, décider du calendrier de versement et trouver un accord sur la trajectoire budgétaire de la Grèce, retombée en récession au premier trimestre, selon une source proche des discussions. Au cours de ce processus, le montant exact du plan d’aide, évalué pour l’instant à 82 à 86 milliards d’euros, pourrait être révisé.