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Libération

Grèce : Aléxis Tsípras convaincu de pouvoir renégocier la dette à partir de novembre

Dans un entretien à la radio, le Premier ministre grec a défendu sa capitulation du 12 juillet et a envisagé des élections anticipées s'il ne retrouve pas sa majorité parlementaire.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras pendant une interview avec la télévision publique ERT, le 14 juillet 2015 à Athènes (Photo ANDREA BONETTI. AFP)
par AFP
publié le 29 juillet 2015 à 13h06
(mis à jour le 29 juillet 2015 à 14h58)

Défendre l'adoption de mesures d'austérité avec lesquelles il n'est pas d'accord tout en justifiant son maintien au pouvoir : le Premier ministre, Aléxis Tsípras, s'est prêté à cet exercice compliqué dans un long entretien sur la radio de gauche Sto Kokkino, ce mercredi.

Défendant l'adoption du plan européen qu'il a signé sous la contrainte le 12 juillet, Aléxis Tsípras s'est ainsi dit confiant dans la possibilité d'obtenir à partir du mois de novembre une réduction de la dette publique du pays. «Ce qui est très important, c'est que nous avons eu un engagement (des créanciers, ndlr) pour une réduction de dette, qui interviendra en novembre après le premier audit du programme» d'aide financière actuellement en négociation à Athènes, a-t-il ainsi affirmé.

C'est l'unique victoire que le Premier ministre est en mesure d'afficher à l'issue des dernières semaines de négociations, car pour le reste, il a dû faire adopter par le Parlement les mesures qui avaient pourtant été rejetées par référendum le 5 juillet – un référendum «inévitable», a-t-il souligné. Mais «nous n'assumons pas la paternité de ce programme» de réformes, a-t-il ajouté, renvoyant la responsabilité aux créanciers. Pourquoi alors avoir capitulé en signant l'accord européen du 12 juillet ? «Si j'avais fait ce que mon cœur me disait, et que j'avais quitté les négociations, ç'aurait été le chaos pour les banques grecques, les marchés et les épargnes», a-t-il estimé.

Peut-être des élections anticipées

Comparant les créanciers à des «braqueurs», Aléxis Tsípras a rappelé que «les sphères conservatrices d'Europe continue de peser pour un Grexit». A ses yeux, dans cette histoire, les Grecs se sont retrouvés dans la situation de «fugitifs qui se sont évadés de la cellule de l'austérité, et sont maintenant jetés en confinement».

Sur la situation politique intérieure en Grèce, il a déclaré que son gouvernement sera «contraint à des élections» anticipées s'il ne regagne pas la majorité parlementaire perdue lors des deux derniers votes au parlement sur les réformes exigées par les créanciers. Espérant convaincre les députés de son parti opposés à l'accord avec les créanciers de le soutenir à nouveau, il a également appelé Syriza à se réunir en congrès en septembre, après l'adoption du nouveau plan d'aide, qui devrait se monter à 82 milliards d'euros.