Dix-sept mois. C'est le temps qu'il aura fallu pour retrouver une trâce du vol MH370 de la Malaysia Airlines, mystérieusement disparu le 8 mars 2014 alors qu'il effectuait la liaison Kuala Lumpur - Pékin, à en croire le Premier ministre malaisien qui a mis fin mercredi à un suspens d'une semaine : «Le débris d'avion trouvé à la Réunion provient bien du vol MH370».
«Aujourd'hui, 515 jours après la disparition de l'avion, c'est le coeur lourd que je dois vous annoncer qu'une équipe internationale d'experts a conclu que le débris trouvé sur l'île de La Réunion provient effectivement (du Boeing) du vol MH370», a confirmé Najib Razak au milieu de la nuit à Kuala Lumpur.
«Nous avons maintenant la preuve physique que, comme je l'ai annoncé le 24 mars l'année dernière, le vol MH370 s'est terminé de manière tragique dans le sud de l'océan Indien», a-t-il ajouté.
Plus prudente, la justice française a préféré parler de «très fortes présomptions». «Nous pouvons dire aujourd'hui qu'il existe de très fortes présomptions pour que le flaperon retrouvé [...] appartienne bien au Boeing 777 du vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines.», a affirmé le procureur adjoint de la République de Paris, Serge Mackowiak, devant la presse. «C'est une avancée majeure», a de son côté réagi Malaysia Airlines.
Depuis mercredi 29 juillet et la découverte sur une plage au nord de Saint-André, à la Réunion, d'un morceau d'aile d'avion - un flaperon de 2m² - de nombreux experts en aviation soutenaient que les chances étaient grandes qu'il provienne du fameux Boeing disparu.
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Mercredi après-midi, dans le laboratoire de la Délégation générale de l'armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) à Balma, près de Toulouse, des représentants de Boeing ont «confirmé que le flaperon provenait bien d'un Boeing 777», a indiqué le procureur adjoint, «à partir des dimensions et de la structure» du débris retrouvé. Documentation technique à l'appui, des représentants de la Malaysia Airlines ont ensuite soutenu qu'il «était possible de faire un rapprochement avec celui du vol MH370», a-t-il poursuivi.
Plusieurs questions, et pas des moindres, restent sans réponse : l’avion a-t-il été abattu en vol ou s’est-il crashé ? Où cela a-t-il eu lieu ? Et, surtout, que s’est-il réellement passé après le décollage ?
Une analyse poussée du flaperon pourrait permettre de répondre à la première. Et plusieurs pistes sont déjà envisagées pour la deuxième : l'étude historique des courants marins de l'océan Indien depuis le 8 mars 2014 - comme nous le confirmait fin juillet un chercheur au laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales -, mais aussi une étude des balanes, ces crustacés retrouvés sur le débris, susceptibles d'indiquer sa provenance et le temps qu'il a passé en mer.
Recoupées, ces informations permettront peut-être alors de définir un nouveau périmètre en vue d’éventuelles nouvelles recherches sous-marines. Restera, sauf témoignage fracassant, à retrouver la carcasse de l'avion. Un défi.
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