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Grèce : l'Eurogroupe valide le troisième plan d'aide

Le pays devrait toucher au total jusqu'à 86 milliards d'euros, dont 26 milliards vont lui être versés dans les prochains jours.
Le ministre grec des Finances Euclid Tsakalotos (d) et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem lors d'un meeting à Bruxelles, le 14 août 2015 (Photo EMMANUEL DUNAND. AFP)
publié le 14 août 2015 à 21h14
(mis à jour le 14 août 2015 à 22h44)

Les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus à un accord ce vendredi soir sur un troisième plan d’aide à la Grèce, d’un montant pouvant aller jusqu’à 86 milliards d’euros, ont annoncé la Commission européenne et l’Eurogroupe.

«De nouveaux prêts pouvant aller jusqu'à 86 milliards d'euros» seront accordés à la Grèce au cours des trois prochaines années, a indiqué la Commission. La première tranche d'aide s'élèvera à 26 milliards d'euros, et sera elle-même divisée en plusieurs sous-tranches : un versement «immédiat» de 10 milliards placés sur un compte distinct servira pour la recapitalisation des banques grecques. Une autre tranche de 16 milliards d'euros commencera par un versement de 13 milliards d'euros d'ici au 20 août, suivi d'un ou plusieurs autres à l'automne, en fonction de la mise en oeuvre des réformes, précise l'Eurogroupe dans un communiqué.

La Grèce n’aura donc pas besoin de prêt relais pour honorer le 20 août un remboursement de 3,4 milliards d’euros à la Banque centrale européenne, comme cela avait été envisagé un temps, notamment par l’Allemagne qui voulait prendre plus de temps pour négocier l’accord.

«Les six derniers mois ont été difficiles. Ils ont mis à l'épreuve la patience des décideurs politiques et encore plus celle de nos citoyens. Ensemble, nous avons côtoyé l'abîme», a commenté dans un communiqué le président de la Commission européenne, jean-Claude Juncker.

«Mais aujourd'hui je suis heureux d'annoncer que toutes les parties ont respecté leurs engagements» et «le message de cet Eurogroupe est clair: sur cette base, la Grèce est et restera de manière irréversible un membre de la zone euro», a-t-il poursuivi.

Cet accord, déjà validé par le Parlement grec, vient conclure plusieurs semaines de négociations. Ces dernières avaient démarré après que le gouvernement d'Alexis Tsipras avait capitulé face aux créanciers du pays, le 13 juillet, en acceptant la plupart de leurs mesures d'austérité bien que celles-ci eussent été rejetées par référendum le 5 juillet.

Dans un communiqué, le président de la République, François Hollande, a salué dans la soirée un accord qui «est aussi un aboutissement pour la Grèce qui a fait les efforts attendus». Il a souligné «la détermination du gouvernement d'Alexis Tsipras qui s'est engagé sur la voie des réformes courageuses et dans le respect de ses principes de justice».

Aux yeux de la présidente du FMI, Christine Lagarde, qui salue une «étape importante», la dette grecque reste quoiqu'il en soit «insoutenable» en l'état, et ne peut être résorbée par les seules «mesures que le pays prend lui-même». Le FMI plaide depuis plusieurs semaines pour un allègement de cette dette, par le biais d'un moratoire plus long sur le remboursement des intêrets par exemple. Alexis Tsipras a bon espoir que des discussions sur cette dette s'ouvrent à l'automne, mais la principale inconnue reste la disposition du gouvernement allemand à faire des concessions sur ce terrain.