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Etats-Unis - Cuba : «un jour historique», mais des différends demeurent

Cinquante-quatre ans après sa fermeture, l'ambassade des Etats-Unis à La Havane a rouvert ce vendredi. Mais si les deux pays saluent une avancée définitive, ils admettent des désaccords persistants, sur les droits de l'Homme et Guantanamo.
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, à La Havane, le 14 août 2015 (Photo ADALBERTO ROQUE. AFP)
par AFP
publié le 14 août 2015 à 19h25
(mis à jour le 14 août 2015 à 21h05)

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué ce vendredi à La Havane un «jour historique» entre les Etats-Unis et Cuba, à l'occasion de la réouverture officielle de l'ambassade américaine sur l'île communiste. Un peu plus tôt, le drapeau américain avait à nouveau flotté devant l'ambassade, une première depuis cinquante-quatre ans.

«Mes amis, il n'y a pas besoin d'un GPS pour réaliser que la voie de l'isolement mutuel empruntée par les Etats-Unis et Cuba n'était pas la bonne», a affirmé John Kerry dans un discours prononcé en partie en espagnol devant l'ambassade. Vêtu d'un costume sombre malgré la chaleur, il a aussi estimé que «le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie où les gens sont libres de choisir leurs dirigeants».

Une référence au respect des droits de l'Homme à la quelle le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a répondu lors d'une conférence de presse commune en affirmant que Cuba était disposé à «discuter de tous les sujets» avec les Etats-unis, y compris de celui-ci. Tout en rappelant : «Nous avons différentes conceptions de la souveraineté, de la démocratie et des droits de l'Homme».

Différend sur Gantanamo

Il a également répété les exigences de La Havane avant de sceller complètement la bonne entente entre les deux ex-ennemis de la Guerre froide, brouillés pendant plus d'un demi-siècle. «J'ai rappelé au secrétaire d'Etat que la levée totale de l'embargo (économique imposé par Washington depuis 1962) est essentielle pour pouvoir avoir des relations normales avec les Etats-Unis, de même que la restitution de la base navale de Guantanamo», située à Cuba.

Mais si John Kerry avait assuré, plus tôt dans la journée, que l'administration du président Barack Obama était «fermement favorable» à la levée de l'embargo, il s'est montré plus réservé sur le second point : «Pour le moment il n'y a de changement prévu dans l'arrangement concernant Guantanamo».

Quoiqu'il en soit, le secrétaire d'Etat américain s'est voulu optimiste pour l'avenir, disant «ne pas imaginer» que le prochain président des Etats-Unis revienne sur la normalisation des relations avec Cuba, alors que le candidat Républicain Jeb Bush a fait savoir sa volonté de les remettre en question. «Je ne peux pas imaginer un président, qu'il soit républicain ou démocrate, jeter tout ça par la fenêtre», a déclaré John Kerry.