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Libération

Les talibans orphelins de Hamid Gul

publié le 16 août 2015 à 21h46

Hamid Gul, 79 ans, ancien chef du renseignement pakistanais, est décédé d’une hémorragie cérébrale ce week-end à Muree, près d’Islamabad. Surnommé «le père des talibans», il avait contribué à la naissance de leur mouvement au milieu des années 90 et conservait des relais au plus haut niveau. Si l’on en croit les télégrammes révélés par WikiLeaks en 2010, il a œuvré dans l’ombre durant plus de vingt ans. Il aurait continué à rencontrer régulièrement des commandants talibans et d’Al-Qaeda, y compris pour planifier des attaques - la condition étant qu’ils ne visent pas le Pakistan. Il avait aussi conservé des liens avec le Hezb-i Islami et le réseau Haqqani, à la tête de milliers d’hommes qui ont combattu l’Otan en Afghanistan et continuent à lutter contre la police et l’armée. L’Inde le soupçonnait d’avoir aidé les jihadistes au Cachemire. Les Etats-Unis sont persuadés que c’est lui qui avait prévenu en 1998 Ben Laden de l’imminence de frappes américaines le visant après des attentats au Kenya et en Tanzanie. Islamabad a toujours nié que Hamid Gul continuait à travailler pour les services de renseignements. Mais, face à l’exaspération de Washington, Musharraf, président de 2001 à 2008, avait admis qu’il était possible que d’anciens membres de l’ISI soutiennent l’insurrection afghane. Sans prononcer le nom d’Hamid Gul. Photo AFP