Menu
Libération
Récit

Bangkok : 21 morts et un suspect recherché

Après l'attentat de lundi dans un sanctuaire hindouiste très fréquenté par les touristes, la junte risque de restreindre encore plus les libertés publiques.
Sur le site de l'attentat, mardi. (Photo Athit Perawongmetha. Reuters)
publié le 18 août 2015 à 10h57

Au lendemain du plus grave attentat terroriste qu’ait connu la capitale thaïlandaise Bangkok, les autorités du royaume, prises au dépourvu et peu expérimentées dans ce domaine, piétinent dans l’enquête. Seul élément substantiel dont dispose la police : quelques images prises par les caméras de sécurité montrant un jeune homme en tee-shirt jaune, arrivant avec un sac à dos au sanctuaire hindouiste Erawan, le lieu de l’attentat, puis le quittant une quinzaine de minutes plus tard sans son sac. L’explosion a eu lieu peu après son départ. Reste à savoir s'il a un lien avec l'attentat.

Le jeune homme, dont il est difficile sur les images de distinguer s’il est ou non thaïlandais, n’a pas été identifié. L’explosion de la bombe, à l’intérieur de ce sanctuaire très visité par les touristes asiatiques et vénéré par les Thaïlandais, a tué 21 personnes, dont au moins 5 Thaïlandais et 7 touristes asiatiques, et blessé plus de 120 personnes, dont 28 touristes chinois.

Ces maigres indices n'ont toutefois pas empêché le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Prawit Wongsuwan de déclarer mardi à la presse locale qu'il avait maintenant «des idées beaucoup plus claires sur qui étaient les auteurs de l'attentat», en ajoutant qu'il ne pouvait «pas en dire plus pour l'instant».

Hypothèses multiples

Dans un message à la nation retransmis sur toutes les chaînes de télévision, mardi après-midi, le chef de la junte et Premier ministre, le général Prayuth Chan-ocha, a simplement demandé aux Thaïlandais de se montrer «unis et solidaires face au fléau du mal», tout en rassurant les étrangers résidant en Thaïlande sur les mesures de sécurité prises pour les protéger.

Les hypothèses sur les auteurs de l’attentat non revendiqué sont multiples : groupes opposés à la junte, mouvement séparatiste musulman dans le sud, faction militaire rivale, activistes Ouighours mécontents de la déportation, en juillet, vers la Chine, de 109 d’entre eux qui s’étaient réfugiés dans le royaume. Aucune ne se dégage vraiment pour l’instant. La seule chose qui apparaît clairement est que cette tragédie risque de jouer en faveur de la junte qui aura désormais beau jeu de restreindre encore plus les libertés publiques et de prolonger son emprise sur le pays.