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Libération

Aucun survivant dans le crash de l’avion en Indonésie

Des équipes de secours ont découvert mardi les corps des 54 personnes dans une région montagneuse à l'est du pays.
Photo aérienne du 17 août du lieu où l'ATR-42 s'est écrasé avec 54 personnes à bord dans la région de Oksibil, en Papouasie. (Photo Basarnas. AFP)
par AFP
publié le 18 août 2015 à 6h37

«Il n'y a aucun survivant. Les 54 corps ont été retrouvés», a déclaré un porte-parole du ministère des Transports, J.A. Barata. L'appareil transportait 49 passagers, parmi lesquels cinq enfants, et cinq membres d'équipage.

L'accident survenu dimanche est la troisième catastrophe aérienne en moins d’un an dans ce pays d’Asie du Sud-Est affichant un piètre bilan en matière de sécurité aéronautique.

L'avion de la compagnie indonésienne Trigana Air, qui effectuait la liaison entre deux villes de la province orientale de Papouasie est «complètement détruit», a déclaré le directeur de l'agence nationale de recherches et de secours, Bambang Soelistyo, après l'arrivée des secours sur les lieux. «L'avion s'est écrasé, il est complètement détruit. Tout est en morceaux, et une partie de l'avion est brûlée», a-t-il dit.

L’avion transportait 44 passagers adultes, cinq enfants et cinq membres d’équipage, qui seraient tous Indonésiens. L’appareil s’est écrasé dans les montagnes Bintang, dans une forêt isolée et sans voie d’accès terrestre.

Le bi-turbopropulseur ATR 42 avait disparu dimanche des écrans radars lors d’un vol de quelque 45 minutes entre Jayapura, capitale de la Papouasie, et Oksibil, ville à un peu moins de 300 km au sud. Le contact avait été perdu dix minutes avant l’atterrissage, après que le pilote eut demandé l’autorisation d’entamer la descente par mauvais temps.

Aucune information n’a été communiquée dans l’immédiat sur l’importante somme d’argent liquide convoyée par des employés de la poste de Papouasie - 6,5 milliards de roupies (420 000 euros) qui devaient être distribués à des familles pauvres de la province.

 Compagnie interdite dans l’UE 

Les secouristes ont finalement atteint la zone du crash à travers une forêt dense. Plus de 250 soldats, policiers et autres secouristes, avec l’appui de 11 avions, avaient dû interrompre les opérations lundi en raison du mauvais temps et d’une visibilité très réduite.

Des proches de personnes à bord de l’appareil impatients d’avoir des nouvelles avaient protesté lundi contre le manque d’informations, au centre de crise mis en place par Trigana Air à l’aéroport de Jayapura.

L’Indonésie a un très mauvais bilan en matière de sécurité aérienne. En décembre dernier, un avion de la compagnie Air Asia parti de Surabaya, deuxième ville de l’archipel, à destination de Singapour, s’est abîmé en mer de Java, provoquant la mort de 162 personnes, parmi lesquelles le copilote français.

Fin juin, un avion de l’armée de l’air indonésienne qui transportait des membres de familles de militaires et des civils s’est écrasé sur un quartier de la ville de Medan (ouest), faisant 142 morts, parmi lesquels une vingtaine d’habitants.

Trigana Air, une petite compagnie fondée en 1991 et desservant une quarantaine de destinations intérieures, figure sur une liste noire l’interdisant de vol dans l’Union européenne. La compagnie a connu 14 incidents depuis son lancement, selon le Réseau de sécurité aérienne, qui répertorie les accidents aériens.

La Papouasie est souvent desservie par de petits appareils, et la météo a été à l’origine de plusieurs accidents ces dernières années.