La chambre basse du Parlement allemand a approuvé ce mercredi le troisième plan d’aide à la Grèce qui doit atteindre 86 milliards d’euros sur trois ans. Sur les 585 élus de Bundestag présents, 454 députés ont voté pour, 113 contre et 18 se sont abstenus, selon les résultats officiels du vote.
C'est une très large majorité, appuyée par les alliés sociaux-démocrates et lers opposants Verts, qui pourrait démentir la place grandissante de frondeurs du côté de la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel.
Ce n'est pas elle, mais son ministre des Finances, l'ultra-rigoriste Wolfgang Schaüble, qui a défendu le texte devant les députés avant le vote : «Au regard du fait que le parlement grec a déjà adopté une grosse partie des mesures (de réformes), il serait irresponsable de ne pas utiliser cette chance pour un nouveau départ en Grèce», a-t-il martelé. Il a ajouté qu'il «n'y a pas de garanties» de succès, mais qu'avec l'adoption du plan, la balle sera dans le camp grec.
«Si la Grèce fait face à ses responsabilités, et si le programme est mis en oeuvre de manière complète et résolue, alors l'économie grecque pourra croître dans les prochaines années», a ainsi affirmé Wolfgang Schaüble. En assumant au passage le fait de contraindre les Grecs à subir de nouvelles mesures d'austérité alors qu'ils avaient très largement rejetées celles-ci lors du référendum du 5 juillet : certes, le Premier ministre grec Alexis Tsipras doit «faire l'inverse de ce qu'il a promis» à son électorat, mais selon lui, les réformes imposées ont fonctionné en Irlande, en Espagne, au Portugal et à Chypre.
En Grèce, les six années d'austérité déjà écoulées ont conduit le PIB du pays à se contracter de 25%, ne lui ont pas permis d'alléger sa dette, et ont eu de graves conséquences humanitaires.