Qui croire, Elton John ou le Kremlin ? Le chanteur britannique a affirmé lundi soir avoir eu une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine sur la question des droits des homosexuels en Russie, ce que dément le Kremlin.
L'interprète de Your song avait expliqué à la BBC quelques jours plus tôt vouloir discuter avec le président russe pour lui prouver que «les gays ne sont pas un problème» : «J'aimerais le rencontrer. C'est sans doute utopique, mais j'adorerais lui dire, "Allez, buvons une tasse de thé et discutons-en". Il en rigolera peut-être derrière mon dos en refermant la porte, et me traitera d'idiot, mais au moins je pourrais me dire que j'ai essayé.»
Mardi, Elton John, marié et père de deux enfants nés de mère porteuse et engagé pour les droits des gays, publiait sur son compte Instagram un portrait du président russe, accompagné d'une légende affirmant qu'il avait discuté de cette question par téléphone avec lui : «Merci au président Vladimir Poutine de m'avoir contacté et accordé cette conversation téléphonique aujourd'hui. Je suis impatient de pouvoir vous rencontrer en personne pour discuter de l'égalité des droits homosexuels en Russie», peut-on lire dans le commentaire de la photo.
«Ce n’était pas le président Poutine»
Le Kremlin a réfuté la déclaration du chanteur, affirmant qu'il n'y avait pas eu d'échange téléphonique entre la pop star et le leader russe. «Je ne sais pas qui a parlé à Elton John mais ce n'était pas le président Poutine», a démenti le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov auprès de plusieurs médias, dont le Guardian, soulignant que le président russe était cependant «ouvert à la discussion».
La Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999, a adopté en 2013 une loi visant directement la communauté gay. Son auteur a été décoré cette semaine par le président russe. En décembre dernier, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch dénonçait les violences subies par les homosexuels et souvent tolérées voire encouragées par les autorités.