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L'obélisque de Buenos Aires a perdu la tête

La partie supérieure d'un monument emblématique de la capitale argentine a disparu dimanche. Stupeur et inquiétude parmi les passants et sur les réseaux sociaux.
L'obélisque de Buenos Aires, la capitale argentine. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 21 septembre 2015 à 13h18

Les passants de l’avenue du 9-Juillet, les Champs Elysées de Buenos Aires, n’en revenaient pas dimanche matin : la pointe de l’obélisque, qui célèbre l’indépendance de l’Argentine et marque le centre de la ville, a disparu. Envolée. Partie en fumée. Du jamais vu pour ce monument de 67 mètres de haut inauguré en 1936. Les photos se multiplient sur les réseaux sociaux, et les hypothèses fleurissent : un coup de vent violent ? Un vol audacieux ? La confusion grandit quand on retrouve la tête du monument, posée tel un vaisseau extraterrestre sur le parvis du Malba, le musée d’art latino-américain.

C'est finalement la piste artistique qui était la bonne : la pointe de l'obélisque n'a pas disparu, elle a simplement été escamotée par l'artiste Leandro Erlich grâce à un système complexe de miroirs. Parisien d'adoption, cet Argentin de 43 ans est passé maître dans l'utilisation de l'illusion spatiale et du trompe-l'œil. Libération avait évoqué en 2014 son installation the Bank, à Donetsk, en Ukraine. Son œuvre Swimming Pool, présentée en 2001 à la Biennale de Venise, permettait au spectateur de s'immerger dans une piscine sans se mouiller.

Leandro Erlich a imaginé la performance de l'obélisque pour fêter les 14 ans du Malba. Le 3 octobre, il participera à la Nuit blanche à Paris avec Maison fond, un immeuble installé devant la gare du Nord, et que l'on verra fondre à vue d'œil, sous l'effet du réchauffement climatique…