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Libération

L’OCDE dénonce les subventions des Etats aux énergies fossiles

publié le 21 septembre 2015 à 20h06

A quelques semaines de la Conférence sur les changements climatiques dont l'objectif est d'aboutir à un nouvel accord mondial, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) jette un pavé dans la mare. Malgré leurs engagements passés, la plupart des pays les plus industrialisés continuent de subventionner les énergies fossiles, responsables du réchauffement. Dans un rapport publié lundi 21 septembre, les experts de l'OCDE vont jusqu'à plaider pour une réforme des aides publiques aux combustibles fossiles. Favorisant la production ou la consommation de ces combustibles, elles ont représenté 160 à 200 milliards de dollars par an (142 à 178 milliards d'euros) durant la période 2010-2014, principalement en faveur des produits pétroliers, soit un tiers des subventions mondiales aux énergies fossiles, estime l'OCDE. «Non seulement les subventions en faveur des combustibles fossiles compromettent les efforts entrepris pour atténuer le changement climatique, mais elles constituent aussi une politique coûteuse, source de nombreuses distorsions», écrit l'organisation internationale. Pour parvenir à ces sommes faramineuses, les Etats font preuve de créativité fiscale. L'OCDE a ainsi recensé pas moins de 800 mesures diverses : exemptions, réduction de TVA, bons d'essence pour les ménages à faible revenu, aides directes… «Ce faisant, ces subventions accentuent le risque de voir se perpétuer pendant des années, voire des décennies, des technologies polluantes, contenues dans des biens d'équipements à longue durée de vie», met en garde l'OCDE. L'effet néfaste de ces subsides est d'autant plus problématique qu'il s'inscrit dans une période d'austérité budgétaire qui frappe la plupart des pays concernés.