A peine la défaite électorale de dimanche digérée, il semblerait que les couteaux soient sortis au sein de Nouvelle Démocratie. Contrairement à ce qu’avaient prédit tous les sondages, le parti conservateur est arrivé sept points derrière Syriza, le parti de gauche anti-austérité d’Aléxis Tsípras.
Au soir des résultats, Makis Voridis et Adonis Georgiadis, deux barons du parti conservateur, sont réapparus sur les plateaux télé pour proposer leurs propres recettes. «Il ne faut plus avoir peur de dire qu'on est d'extrême droite ou fascistes !» a martelé avec énergie le très gominé Adonis Giorgiadis. «La droite doit changer de stratégie», a renchéri de façon plus sibylline, un Makis Voridis qui cultive un style plus posé. «Les fruits pourris de l'extrême droite sont de retour», a tweeté Evangelos Antonaros, autre cacique du parti.
Le mauvais score des conservateurs remet en cause la stratégie de leur leader, Evángelos Meïmarákis, qui a tenté de «recentrer» l'image du parti, que son prédécesseur, Antónis Samarás, avait conduit aux franges de l'extrême droite. Au final, ND a perdu 200 000 voix.
Pour Giorgiadis et Voridis, l’heure de la revanche a donc sonné. Le premier a été l’éditeur d’un livre antisémite et le second le fondateur de feu le Front hellénique, qui se voulait cousin du FN des Le Pen. Le duo, qui a rejoint ND en 2012, ne s’est pas assagi. Certes, il ne fait pas l’unanimité, comme le prouve le tweet d’Antonaros. Mais le congrès de Nouvelle Démocratie dans les prochaines semaines sera l’occasion de mesurer le rapport de force.