C'est une affaire «très étrange» avec un coupable «très étrange», selon les propres mots du juge. Mardi, un tribunal londonien a reconnu Mark Colborne, 37 ans, coupable d'avoir préparé une action terroriste. L'homme, roux, entendait tuer les princes Charles et William pour que le prince Harry, roux lui aussi, puisse accéder au trône. L'affaire a surtout provoqué ricanements et haussements d'épaules. Les roux ne sont-ils pas couramment moqués, par exemple pour leur supposée absence d'âme ? La littérature, le cinéma et les arts en général regorgent d'exemples de roux grimés en affreux personnages ou en victimes. Reste que l'affaire jugée à Londres n'a rien d'amusant. Mark Colborne, décrit comme ayant souffert des brimades liées à sa couleur de cheveux, est un admirateur d'Anders Behring Breivik, le tueur d'Oslo, a lu Mein Kampf, et a projeté son attentat au nom «du peuple aryen». Une partie des médias l'a qualifié d'«extrémiste roux» ou de «terroriste roux». Son corpus idéologique comporte aussi une idolâtrie de l'IRA, le mouvement indépendantiste irlandais. Mais faute de socle historique établi, la démarche personnelle de Mark Colborne semble finalement plus obsessionnelle que politique.
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