D'entrée de jeu, Bergoglio a affiché la couleur : «Comme fils d'une famille d'immigrés, je suis heureux d'être un hôte de ce pays qui a été édifié en partie par de semblables familles», a-t-il dit à la Maison Blanche. En visite aux Etats-Unis jusqu'à dimanche, le pape prononcera ce vendredi un discours très attendu à l'ONU.

Dans ses discours, au Congrès jeudi et devant l'Assemblée générale de l'ONU ce vendredi, le jésuite argentin assure le service après-vente de son encyclique consacrée à l'écologie. Estimant que, face à «un moment critique de l'histoire», il ne faut pas laisser la question écologique aux générations futures. Il a aussi plaidé la cause des migrants. Plutôt soft au Congrès, le troisième pape à se rendre à l'ONU devrait être plus mordant vendredi. Il estime en effet que le monde vit une «Troisième Guerre mondiale» par «fragments».

Sans atteindre la popularité de Jean Paul II, François est très aimé aux Etats-Unis. Selon une étude du Pew Research Center, 86 % des Américains ont une bonne opinion du jésuite argentin. Il n'en reste pas moins que, paradoxalement, il est très controversé. Quelques mois près son élection, la tendance dure de la droite catholique américaine l'a carrément qualifié de «marxiste». Récemment, le journal Newsweek interrogeait, en une, son catholicisme. Sa virulente critique du libéralisme, ses appels répétés à un changement de système, son engagement pour l'écologie, son soutien aux mouvements populaires et aux émigrés sont autant de sujets qui fâchent. Ce qui explique que, devant le Congrès, le pape l'ait joué plus spirituel que politique.

Paris souhaitait vivement sa visite pendant la COP 21, mais l’hypothèse est peu vraisemblable. Le pape ne s’intéresse guère à l’Hexagone. Il regrette, selon des proches, le peu de soutien manifesté par l’épiscopat français à sa volonté de réformer l’Eglise catholique. Et la désastreuse affaire de la nomination de l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège - qui n’est toujours pas réglée - a laissé des traces.