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Libération
A la télé ce soir

La menace plutonium

Un voyage coup-de-poing contre la raison d’Etat et la fuite en avant technologique au nom de l’indépendance.
«Une histoire du plutonium» (Photo Kami Productions. Arte)
publié le 28 septembre 2015 à 17h46

Une plaine arasée dans le nord-ouest des Etats-Unis. Dans ce décor de steppes, voici Hanford, l'immense complexe nucléaire qui a produit la bombe lâchée sur Nagasaki au Japon. Kenichi Watanabe entame là un périple redoutable dans l'histoire du plutonium, cette matière artificielle issue de l'uranium, d'une «extrême radiotoxicité» et d'une durée de vie de plusieurs centaines de milliers d'années. Hanford est le «plus grand chantier de décontamination au monde» : 200 000 m3 de déchets hautement radioactifs enterrés, 52 hectares d'eau souterraine contaminée, au moins quarante ans de travaux pour une facture minimale de 80 milliards de dollars. Les populations locales, «cobayes humains», ont déjà payé leur tribut. Watanabe traque la même démesure et une identique omerta au Japon, à l'usine de retraitement Rokkasho ainsi qu'en France, à La Hague, ces endroits «lointains, paisibles et retirés». Le premier site a cumulé incidents et avaries et ne fonctionne toujours pas. Le second stocke des milliers de tonnes de déchets nucléaires dans ses entrailles. Un voyage coup-de-poing contre la raison d'Etat et la fuite en avant technologique au nom de l'indépendance.