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Libération

Le roi Salmane sur deux tableaux

publié le 28 septembre 2015 à 21h36

Depuis le début de la guerre en Syrie, la position de Riyad n’a pas varié : Bachar al-Assad, allié de l’Iran, doit partir et sa participation à une éventuelle transition politique est exclue. L’Arabie Saoudite se bat également contre l’EI en participant à la coalition internationale menée par les Etats-Unis en Irak. Pour autant, comme la plupart des pays arabes, il est très peu probable qu’elle aille plus loin et déploie des troupes sur le sol syrien pour lutter contre les jihadistes. Depuis mars, elle est déjà engagée au Yémen où son armée et ses alliés arabes du Golfe bombardent massivement les villes sous le contrôle des rebelles chiites houthis. Des soldats des deux pays sont également déployés sur le terrain.

En Syrie, les Saoudiens tentent d’influer sur le cours de la guerre avant tout en finançant des groupes rebelles. Depuis 2011, ils ont soutenu des dizaines de groupes, aussi bien modérés que salafistes. Ils ont en revanche pris garde à ne pas armer le Front al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaeda. L’Arabie Saoudite est une cible officielle d’Al-Qaeda qui a mené une campagne d’attentats meurtriers entre 2003 et 2007.

Le soutien aux rebelles syriens a aussi ravivé les tensions avec le Qatar et dans une moindre mesure, avec la Turquie, qui ont privilégié les groupes liés aux Frères musulmans. Le mouvement a été classé comme «terroriste» par l’Arabie Saoudite l’an dernier, aux côtés du Front al-Nusra et de l’EI. Depuis, le nouveau roi Salmane a beaucoup assoupli sa position à l’égard des Frères.