Il devait comparaître ce lundi devant la justice du Zimbabwe. Le procès de Theo Bronkhorst, le chasseur professionnel zimbabwéen qui avait organisé le safari fatal au célèbre lion Cecil, a finalement été repoussé au 15 octobre.
«Les charges ne sont pas claires et les circonstances ne suffisent pas à constituer une infraction», a estimé Perpetua Dube, l'avocate de Theo Bronkhorst devant la cour de Hwange où le procès devait commencer lundi. La juge Dambudzo Malunga a suspendu les audiences jusqu'au 15 octobre, date à laquelle elle se prononcera sur cette demande et indiquera si le procès doit ou non se tenir. Le procureur a indiqué qu'il avait «besoin de temps pour faire des recherches et donner une réponse adéquate à la requête soumise par la défense».
L’audience du chasseur de 52 ans, qui devait initialement être jugé le 5 août devant le tribunal de Hwange, avait déjà été reporté une première fois.
Theo Bronkhorst est poursuivi pour n’avoir
«pas empêché une chasse illégale».
Concrètement, la justice lui reproche d’avoir organisé la traque du lion Cecil, près du parc national de Hwange, pour son
[ riche client américain Walter Palmer, ]
qui a abattu le félin avec un arc le 1er juillet. Le dentiste américain avait payé 55000 dollars (50000 euros) pour le permis de chasse.
La mort de Cecil, mâle dominant du parc, remarquable par sa crinière noire, a provoqué un tollé dans le monde auprès des défenseurs des animaux. L’animal, âgé de 13 ans, portait par ailleurs un collier GPS car il était suivi dans le cadre d’un programme d’études scientifiques.
Lors du renvoi de son procès, le chasseur zimbabwéen avait assuré qu'il ne pensait pas «avoir fait quoi que ce soit d'illégal» et que son client américain, dont le Zimbabwe réclame l'extradition, était «totalement innocent».
A relire 32 000 euros pour un lion, 38 000 pour un éléphant... le juteux business des chasses dans la savane
«Je lui ai vendu une chasse qui était légale», avait-il ajouté, assurant que tout était en règle, du paiement de 55000 dollars au permis de chasse.
Selon l’acte d’accusation, le propriétaire du terrain sur lequel Cecil a été abattu n’avait cependant pas de quota pour abattre un lion. D’après d’autres informations non confirmées, l’animal aurait été attiré hors de la réserve par un appât.
L'avocat du chasseur, Me Givemore Muvhiringi, avait indiqué qu'il demanderait «que ce dossier ne donne pas lieu à un procès. Les éléments du dossier ne justifient pas un procès.» Le procureur avait déclaré pour sa part être «prêt», et que «du côté du ministère public, il n'y avait aucune modification dans le dossier.»
Menacé sur les réseaux sociaux par les défenseurs des animaux, le dentiste Walter Palmer, un riche chasseur de trophées, s’est réfugié deux mois dans le silence, avant de finalement réapparaître début septembre à son cabinet.
Il s’est depuis excusé pour la mort de Cecil et a rejeté la faute sur Theo Bronkhorst qui lui aurait caché la vérité. Les Etats-Unis n’ont toujours pas répondu à la demande d’extradition formée par le Zimbabwe.
Theo Bronkhorst est en liberté provisoire après avoir payé une caution de 1000 dollars (890 euros), dans cette affaire. Il a depuis été mis en cause pour un trafic illégal d’antilopes qui sera jugé séparément.