Menu
Libération

Législatives incertaines au Portugal, bon élève de l’austérité

publié le 2 octobre 2015 à 19h56

Lors des législatives de dimanche, l’alternative pour les 5,5 millions de votants portugais se pose en ces termes : l’actuel gouvernement de centre droit, l’élève le plus appliqué du FMI et de l’UE, doit-il continuer à administrer l’austérité pour assainir ses finances ? Ou bien convient-il de changer de cap et donner sa chance à une coalition de forces de gauche, des communistes aux socialistes, pour atténuer la rigueur et augmenter les dépenses publiques ? Tel est le dilemme de cette nation qui, au sein du groupe des «Pigs» (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne), est certainement celle qui a enduré la mise au régime sec avec le plus de stoïcisme. Avec leur allié Paulo Portas, président du Parti populaire, le Premier ministre conservateur Pedro Passos Coelho et son parti emporteraient selon les derniers sondages 39 % des suffrages, une majorité simple pas forcément suffisante pour gouverner. Le Premier ministre a certes quelques atouts en sa faveur : la troïka vient tout juste de quitter Lisbonne après avoir adressé un satisfecit à son exécutif, le chômage a été ramené de 17,5 % à 12,4 %, le déficit public a été fortement abaissé, de 9,8 % à 3 %, et la croissance (1,6 % cette année) se situe au-dessus de la moyenne européenne. Pour parvenir à ces indicateurs, Passos Coelho n’a pas fait dans la dentelle : augmentation de la durée du travail, baisse des émoluments des fonctionnaires, forte hausse des impôts, gel à 505 euros du Smic, réduction au scalpel des prestations sociales… La principale inconnue concerne les forces de gauche, qui d’après les sondages pourraient gagner si elles formaient une coalition - on parle de 32 % pour les socialistes, 8 % pour les écolo-communistes et autant pour le Bloc de gauche. Mais une alliance est très incertaine, ces formations ne comptant pas transiger sur certains points.