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Libération

MH 17 : l’enquête accable les prorusses

publié le 13 octobre 2015 à 19h36

L’enquête néerlandaise ne désigne pas les coupables, mais il n’y a plus de mystère (si tant est qu’il y en eut jamais un) : le vol MH 17 abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de l’est de l’Ukraine par un missile Bouk a bien été descendu à partir d’une zone contrôlée par les rebelles prorusses.

Selon le rapport final du Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV), un missile Bouk a percuté le cockpit du vol MH 17 sur sa gauche. Présenté mardi, il était très attendu notamment par les proches des 298 victimes, en grande majorité des Néerlandais, mais aussi une trentaine d’Australiens et autant de Malaisiens. Pour Moscou, qui continue de nier son implication dans l’affaire, les responsabilités sont à chercher du côté de l’armée ukrainienne. C’est ce qu’a également affirmé, mardi, Almaz-Anteï, le constructeur du missile sol-air Bouk, lors d’une conférence de presse où il a présenté le bilan d’une coûteuse expérience en grandeur nature réalisée sur un vieil avion, afin de montrer que son missile ne pouvait être à l’origine du drame. L’arme utilisée existe bel et bien dans l’arsenal de l’armée ukrainienne, affirme Almaz-Anteï.

Les rebelles prorusses ont pourtant été mis en cause dès la chute du MH 17. Le jour même, un commandant local des troupes prorusses s'était même vanté d'avoir abattu un avion militaire ukrainien, alimentant la thèse d'une erreur tragique. «Je n'ai aucun doute sur le fait que c'était une opération planifiée des services secrets russes pour abattre [un avion]», a martelé le Premier ministre ukrainien, Arseniy Iatseniouk. Sans aller jusque-là, certains des enquêteurs de l'OVV ont admis dans la presse qu'il peut y avoir eu «une aide de la part de militaires russes».