A première vue, la grève du chômage est une opération de communication d'ATD Quart Monde, qui invitait jeudi les internautes à se mobiliser sur les réseaux sociaux en arborant le message : «Je suis en grève. Non, on n'a pas tout essayé contre le chômage de longue durée.» En parallèle, des actions se déroulent dans plusieurs départements : «Autour de piquets de grève conviviaux, chacun se mettra au travail», explique l'association.
En Ille-et-Vilaine, plusieurs activités sont ainsi proposées aux habitants de Pipriac et Saint-Ganton : terrassement, création d’un jardin partagé, aménagement du patio de la maison de retraite, collecte de matériaux recyclables… Cette mobilisation, qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, vise surtout à promouvoir la proposition de loi d’expérimentation «territoires zéro chômeur de longue durée». Portée par le député PS de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume, elle doit être examinée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 23 novembre.
En cumulant le manque à gagner en termes d'impôts et de cotisations sociales, les dépenses sociales (RSA…), celles liées à l'emploi et celles induites par les conséquences du chômage (logement, santé…), ATD chiffre à 33 milliards d'euros «le chèque que fait la nation chaque année pour financer la privation d'emploi». Un budget qui, s'il était réalloué aux territoires, permettrait aux élus locaux et aux partenaires du social de créer avec des entreprises solidaires des CDI au Smic. Pour ne pas concurrencer les entreprises du secteur, ces dernières interviendraient dans des activités portant sur des «besoins non satisfaits» : services à la personne, aménagement, entretien, recyclage.