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Libération

L’OFCE voit la croissance… avec beaucoup de «si»

publié le 15 octobre 2015 à 19h26

«La prévision est difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir.» Décidément, l'aphorisme du défunt Pierre Dac n'a pas pris une ride… surtout lorsqu'elle concerne l'économie.C'est sans doute pour ces raisons que les chercheurs de l'OFCE, qui viennent de livrer leurs perspectives de croissance 2015-2017, font preuve de quelques réserves. Ainsi, si les cours du baril de pétrole restent bas, si les taux de change (notamment de l'euro) ne bougent pas, si les politiques budgétaires sont globalement moins restrictives, et si aucune bulle en formation sur les marchés financiers ne venait à éclater, alors le monde pourrait connaître une accélération de son rythme de croissance entre 2015 et 2017 (de 2,7 % à 3,3 %).

L'OFCE prévoit une croissance mondiale légèrement plus faible cette année, à 2,7 % contre 2,9 % jusque-là. «Mais la dynamique de la croissance mondiale entrevue au printemps se confirme avec une consolidation de la reprise dans les pays industrialisés et en particulier une accélération de la croissance dans la zone euro», estime l'économiste Eric Heyer.

Selon les calculs de l’OFCE, la zone euro devrait ainsi connaître une croissance de 1,7 % cette année, de 1,9 % en 2016 et de 1,8 % en 2017. Avec des disparités entre pays : en 2015, la Grèce devrait connaître l’activité la plus faible (0,1 %) et l’Allemagne (gros exportateur vers les pays émergents en crise) connaître quelques ratés (1,5 %).

La croissance en France atteindrait 1,1 % cette année, 1,8 % en 2016, et un peu plus de 2 % en 2017. Ces prévisions sont supérieures à celles du gouvernement, qui parie sur une croissance de 1,1 % cette année et de 1,5 % en 2016, qui pourrait donc être l’année de la reprise, notamment grâce à une hausse de l’investissement des entreprises. Encore faut-il que la baisse du prix de l’énergie et le coût historiquement bas du capital perdurent jusque-là.