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Libération
Reportage

A Jérusalem, toujours plus de contrôles, toujours plus de heurts

publié le 16 octobre 2015 à 19h46

De Jabel Moukaber à Tzur Baher en passant par Beit Hanina, le bouclage des quartiers arabes de Jérusalem décrété par le cabinet israélien de la sécurité était bien en place vendredi.

S'il reste facile de pénétrer dans ces anciens villages palestiniens intégrés contre leur volonté dans le «Grand Jérusalem», il est nettement plus compliqué d'en sortir : la plupart des accès à la zone sont coupés par des blocs de béton surveillés par des gardes-frontières ou des policiers. Les voitures, les autobus et même les ambulances ne passent plus. Quiconque veut se rendre dans la Vieille-Ville ou à Jérusalem-Ouest (la partie juive) doit impérativement passer le contrôle à pied. «Sors ta carte d'identité», «vas par-là», «soulève ta chemise et tourne-toi», «et maintenant, tes jambes de pantalon» : les ordres claquent. Les Palestiniens ne tentent même pas de discuter. Ils savent qu'ils n'ont pas d'autre choix que de se soumettre en silence. Ou de faire demi-tour.

Devant le barrage de Jabel Moukaber, les gardes-frontières sont d'autant plus suspicieux que les organisations palestiniennes ont proclamé une «journée de la révolution», après la fin de la grande prière sur l'esplanade des Mosquées, où Israël a dit vendredi refuser «toute présence internationale». De fait, les échanges de pierres et de boulons palestiniens contre les grenades et les balles israéliennes ont éclaté une heure plus tard. A Hébron (au moins trois blessés palestiniens) et à Bethléem, mais également à Naplouse, à Tulkarem et devant le check-point de Kalandia coupant la route entre Jérusalem et Ramallah. Quatre Palestiniens ont été tués vendredi dans les Territoires.

Cette «journée de la révolution» avait débuté dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque des centaines de Palestiniens ont incendié le tombeau de Joseph, un lieu saint juif situé à proximité de Naplouse (Cisjordanie), généralement fréquenté par des ultraorthodoxes circulant sous la protection de Tsahal (l’armée israélienne). L’ONU a fermement condamné l’attaque, vendredi. Durant la Deuxième Intifada, ce bâtiment avait déjà été incendié. Face aux protestations internationales, Yasser Arafat l’avait fait remettre en état. Cette fois, ce sont des pompiers palestiniens qui ont étouffé les flammes. Et Mahmoud Abbas s’est empressé de dénoncer le saccage.

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