Sur les réseaux sociaux grecs, le plus grand site sportif, Gazzetta.gr, se taille la part du lion. Grâce à… un article politique. Son titre : «Foule en délire au sein de Syriza pour célébrer les nouvelles mesures». Il présente des visages de supporteurs de Syriza pleurant de joie. Avec ces légendes ironiques : taux de TVA à 23 %, hausse des taux d'imposition, recul de l'âge de la retraite à 67 ans…
Toutes ces mesures font partie du projet de loi déposé au Parlement grec, et que le gouvernement «Tsípras 2» devait faire passer avant ce samedi. Conséquence de l’accord de prêt signé dans la nuit du 12 au 13 juillet par Aléxis Tsípras, version 1. Ce deal, garantissant 86 milliards d’euros contre l’application d’importantes réformes, a provoqué une scission dans son parti, expurgé de l’aile gauche. Le «Tsípras 2» - avec son allié, les Grecs indépendants (droite souverainiste) - a décidé de faire vite… un peu contraint. Ce n’est qu’une fois ces mesures votées que le Mécanisme européen de stabilité versera les 2 milliards d’euros dont le pays a besoin ce mois-ci.
Au programme : âge de la retraite repoussé, baisse des pensions, hausse des cotisations… «Il faut baisser les retraites de 11 % en moyenne», indique Savas Robolis, professeur émérite à l'université Panteion et spécialiste de la sécurité sociale. Un coup de rabot que l'exécutif promet de ne pas appliquer uniformément, les pensions ayant déjà baissé en moyenne de 45 % depuis 2010. Par ailleurs, le taux de TVA est fixé à 23 % pour la quasi-totalité des biens. Avec la majorité absolue à la Vouli, Syriza et son allié devaient faire passer la loi omnibus sans souci vendredi. Du côté des créanciers, certains reconnaissent en off : «C'est le texte le plus dur que le gouvernement grec ait jamais signé !»