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Libération

Argentine : la fin du kirchnérisme

par Mathilde Guillaume, (à Buenos Aires)
publié le 23 octobre 2015 à 18h26

Côté face, il y a les drapeaux, les banderoles à son effigie, les foules qui lui crient un amour inconditionnel. Sa photo sur un petit autel dans les maisons modestes. Côté pile : les insultes, le rejet de tout ce qu’elle représente.

Après deux mandats présidentiels, Cristina Kirchner, 62 ans, continue de haranguer les siens et de défier les autres. Et elle aurait bien rempilé pour quatre années si la Constitution ne le lui interdisait pas, malgré ses efforts pour la faire changer. Douze ans après sa création, le kirchnérisme prendra donc fin avec l’année 2015.

Néstor Kirchner (son mari) est arrivé au pouvoir sur un champ de ruines encore fumantes, en 2003, après la plus violente crise économique, sociale et politique de son histoire. Aidé par le boom du prix des matières premières, combiné à la nouvelle compétitivité de la monnaie argentine, il met en place une ambitieuse politique de relance keynésienne. En 2007, Cristina Kirchner lui succède à la tête du pays, et radicalise ses positions. Les dépenses publiques flambent, sans que les investissements ne suivent. L’Argentine ferme ses frontières aux importations, met en place un contrôle des changes drastique. L’inflation s’emballe.

Daniel Scioli, 58 ans, le candidat désigné pour la remplacer, n'a jamais été du premier cercle des Kirchner et ne déclenche pas l'enthousiasme parmi les militants. Ils l'ont cependant accepté faute de mieux. Pour sa campagne, une seule question est posée aux Argentins : «N'êtes-vous pas mieux qu'avant nous, il y a douze ans ?»

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