La secousse, particulièrement longue, a fait s’effondrer ou trembler des bâtiments en Afghanistan, en Inde et au Pakistan, poussant des milliers de gens à se précipiter dans les rues. Selon l’Institut américain de géologie (USGS), l’hypocentre (point de départ du séisme, en profondeur, l’épicentre étant le point de la surface le plus proche) du séisme se situe à Jurm, dans les montagnes reculées du Badakhshan, à l’extrême nord-est de l’Afghanistan, à une profondeur de 213,5 km.
Les premiers bilans évoquaient au moins 31 morts en Afghanistan. Shah Wali Abib, gouverneur du Badakhshan, a fait état d’au moins 400 maisons détruites dans sa province, soulignant les difficultés à communiquer avec la zone en raison des dommages subis par les réseaux de communication. Dans la province voisine de Takhar, 12 écolières afghanes ont été tuées dans une bousculade provoquée par le séisme, ont annoncé les autorités locales. Au moins six personnes ont également été tuées et 69 blessées dans la province du Nangarhar (est), selon un hôpital local. La secousse a été ressentie jusqu’à la capitale Kaboul, à 250 km de l’épicentre.
Les premiers bilans étaient encore plus lourds au Pakistan voisin avec 135 morts, ont indiqué des responsables locaux à l’AFP. Au moins 28 personnes ont été tuées dans les zones tribales du Nord du pays, frontalières de l’Afghanistan. Vingt autres ont péri dans le nord-ouest, trois dans la région de Gilgit-Baltistan, et une personne dans la partie pakistanaise du Cachemire, ont indiqué ces mêmes sources.
Mardi matin, le bilan montait à 304 morts, dont 228 personnes au Pakistan et 76 en Afghanistan.
Inondations
Plus au sud du Pakistan, dans la capitale Islamabad, les habitants, habitués à ressentir des secousses plusieurs fois par an, se sont précipités hors de leurs maisons ou bureaux. Il y a dix ans au Pakistan, le 8 octobre 2005, un autre tremblement de terre, de magnitude 7,6, dont l’épicentre se situait à quelques centaines de kilomètres de celui de lundi, avait fait plus de 75 000 morts et poussé 3,5 millions de personnes à quitter leur foyer. Mais l’hypocentre était alors moins profond, rendant les secousses plus destructrices.
«Je n'ai jamais ressenti un si puissant tremblement de terre de ma vie, a indiqué un habitant de Peshawar (nord-ouest du Pakistan), Mohammad Rehamn, 87 ans. C'était vraiment énorme.»
Selon Arbab Muhammad Asim, chef du district de Peshawar, outre une femme décédée, plus de 100 personnes ont été blessées, et «de nombreuses maisons se sont effondrées dans la ville». Le chef des urgences d'un hôpital gouvernemental a confirmé le bilan.
Dans le nord de l’Inde, les habitants paniqués se sont précipités dans les rues à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, à la frontière avec le Pakistan, les enfants dans les bras, craignant une répétition du séisme de 2005. Bien qu’aucune information ne faisait état de dégâts dans l’immédiat, le réseau de téléphonie mobile a été coupé. Dans cette région, d’importantes inondations ont endommagé de nombreux bâtiments il y a un an, les rendant encore plus vulnérables à une secousse sismique.