On parle beaucoup des littoraux en Aquitaine, où on note un recul moyen de 30 cm par an entre 1829 et 2000, avec des maxima estimés à 80 cm par an. Mais selon la Direction régionale de l'environnement, c'est le littoral du Nord-Pas-de-Calais qui connaît la plus forte érosion en France, reculant sur près de 60 % de son linéaire alors que plus de 450 000 personnes habitent sur les polders. La submersion menace ainsi de plus en plus les wateringues, ces ouvrages (écluses, vannes, clapets…) permettant de rejeter les eaux pluviales vers la mer, qui ont façonné au cours des siècles le paysage plat des Flandres et de l'Artois. Le niveau moyen des mers a augmenté de 20 cm au XXe siècle. Et ça s'accélère : depuis les dix premières années de ce siècle, la fonte des glaces continentales représente l'équivalent d'un cube de près d'un kilomètre de côté rejoignant l'océan chaque jour. Une hausse de 50 cm augmenterait de 10 à 100 fois la fréquence de submersion marine. Et un bourg comme Les Moëres, protégé par des digues depuis sa création en 1626 et où jadis un panneau indiquait «altitude : -2,5 m», doit repenser son adaptation au réchauffement.
Littoral Péril sur les polders dans le Nord-Pas-de-Calais
par Christian Losson
publié le 29 octobre 2015 à 19h46
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