Menu
Libération
Environnement

En Chine, Hollande sous le signe du climat

Pour son deuxième voyage à Pékin, lundi et mardi, le président français essaiera de convaincre son homologue de venir à Paris pour la COP21.
A Pékin lors de la précédente visite de François Hollande, en avril 2013. (Photo Mark Ralston. Reuters)
publié le 1er novembre 2015 à 16h21

Son tout premier voyage en Chine, en avril 2013, avait été très court (37 heures montre en main) et assez classique, avec une étape à Pékin et une autre à Shanghaï. Pour sa deuxième visite d’Etat dans la deuxième économie mondiale, François Hollande a choisi d’atterrir lundi matin à Chongqing, grosse métropole de 7 millions d’habitants dans le sud-ouest du pays, première étape d’un voyage de deux jours.

A moins d’un mois du coup d’envoi de la conférence de Paris sur le climat (du 30 novembre au 11 décembre), le président français a mis son déplacement en Chine, premier pollueur mondial avec 28% des émissions totales de gaz à effet de serre, sous le thème de l’environnement. Il sera accompagné de cinq ministres, dont Laurent Fabius, à qui le palais présidentiel a confié l’organisation de la COP21, et Ségolène Royal, en charge de l’écologie. Nicolas Hulot, envoyé spécial de l’Elysée pour la protection de la planète, fera aussi partie de la délégation.

«Rôle crucial» des Etats-Unis et de la Chine

A Chongqing, gigantesque ville moderne traversée par le fleuve Yangtsé, François Hollande commencera par visiter une entreprise franco-chinoise de traitement des eaux usées. Après une entrevue avec le secrétaire du comité municipal du PCC de la ville, le président français mettra le cap sur Pékin lundi après-midi. Il y rencontrera son homologue chinois Xi Jinping lors d’un entretien et d’un banquet officiel, puis, mardi, le Premier ministre, Li Keqiang, et le président de l’Assemblée nationale populaire, Zhang Dejiang, numéro 3 du régime.

Sur le climat, la Chine a montré patte blanche en novembre 2014 en promettant de plafonner ses émissions de dioxyde de carbone «autour de 2030», au cours d'un accord historique avec les Etats-Unis. En septembre, à l'occasion de la visite de Xi Jinping à Washington, les deux plus gros pollueurs de la planète ont rappelé dans un communiqué commun le «rôle crucial» qu'ils devaient jouer dans la lutte contre le réchauffement. Mais Pékin n'a pas encore confirmé la présence du numéro 1 chinois à Paris pour la COP21. En 2009, lors de la COP15 de Copenhague, l'absence du président de l'époque, Hu Jintao, avait été interprétée comme le désintérêt des Chinois pour les négociations climatiques internationales.

Bal des ministres

Cette fois-ci, Paris compte bien s'appuyer sur les bons rapports noués avec Pékin depuis le dernier voyage présidentiel pour remettre, en mains propres, l'invitation et obtenir la venue de Xi à Paris. Le bal des ministres français à Pékin s'est intensifié depuis avril 2013, avec pas moins de seize déplacements de hautes personnalités françaises et des membres du gouvernement. «La relation entre la France et la Chine est excellente», avait ainsi commenté Laurent Fabius, début septembre, à l'occasion de son dernier passage dans la capitale chinoise – le onzième depuis son arrivée au Quai d'Orsay. «Nous travaillons étroitement avec la Chine. Les Chinois veulent le succès de cette conférence et leur rôle y sera très important.»