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Libération

Pourquoi les Etats-Unis veulent un accord climat «non contraignant» ?

publié le 12 novembre 2015 à 19h46

L'accord entre 196 pays sur le climat sera-t-il contraignant ? «Il n'y aura pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto», a affirmé mercredi dans le Financial Times John Kerry, le secrétaire d'Etat américain. A moins de trois semaines de la COP 21, la France n'entend pas faire de ce sommet qu'elle préside une vague déclaration politique. «L'accord sera contraignant ou il n'y aura pas d'accord, a martelé François Hollande. Nous devons [lui] donner, si accord il y a, un caractère contraignant, au sens où les engagements qui auront été pris devront être tenus et respectés.»

S'agit-il d'un revirement, d'une gaffe de l'administration Obama ? Non. «C'est juste une réaffirmation de la position des Etats-Unis qui ont maintes fois rappelé qu'ils ne pouvaient pas ratifier un protocole ou un traité», rappelle Celia Gautier, du Réseau Action Climat. Outre-Atlantique les traités signés par la Maison Blanche doivent obtenir une majorité des deux tiers au Sénat avant d'entrer en vigueur. Un Sénat qui, depuis novembre 2014, est contrôlé par des Républicains majoritairement climatosceptiques et vivement opposés à toute législation sur le sujet. «Que ce soit sur le climat ou les mines antipersonnel, les Etats-Unis n'ont jamais ratifié des accords qui prévoient des clauses avec sanctions, rappelle Pierre Radanne, du think tank Futur Facteur 4. Le gouvernement américain veut un accord, c'est clair. Mais la sortie de Kerry vient rappeler la ligne rouge à ne pas franchir, parce qu'il n'a aucune marge de manœuvre. Et qu'il vaut mieux le rappeler aujourd'hui que d'aller au clash pendant la conférence.»